Durant plus d'une heure de jeu, l'on s'est dit que les supporters sont téméraires pour s'infliger un tel calvaire. Heureusement que Abdi puis Meniaoui se décidèrent à faire des misères à leurs hôtes ! Chiheb Ellili en a perdu la voix. Il faut dire que ses protégés l'ont fait passer par toutes les émotions avant de s'imposer au bout d'un match longtemps indécis. Il y a d'abord eu l'ennui. Trente minutes de disette exactement, le temps d'attendre l'ouverture du score par le Marocain Fouzair sur penalty. Puis ce fut le temps de la réflexion pour Atef Dkhili dont la responsabilité sur la faute fatale est fortement engagée. Cependant, malgré ce coup du sort, le staff technique a vite fait de procéder à quelques ajustements tactiques afin de libérer un entrejeu embouteillé dans lequel Darragi et Ghazi Ayadi, les métronomes du jeu clubiste, n'avaient pas assez d'espace pour mettre de la vitesse ou pour alerter Khelifa, Meniaoui et Chenihi. Il y a alors eu les frissons, au cours du quart d'heure suivant, lorsque la partie s'est animée et que les situations de but se sont multipliées, en vain. Et il y a finalement eu la joie en seconde période quand l'inévitable Ali Abdi remet les pendules à l'heure d'un rush payant. Puis, Meniaoui a libéré les siens lors du money-time. Il faut admettre que l'abattage de Imed Meniaoui en seconde période n'est pas étranger à cet emballement soudain du CA. Et après la frustration de fin de match, le CA entrevoit la lumière et empoche les trois points. Toujours disponible, impliqué et volontaire à souhait, Meniaoui est sorti de sa boîte pour ressusciter un CA mis à mal sur l'ensemble du match. A l'arraché ! Encore une fois, le maillon faible clubiste, la défense, a de nouveau semblé légère face au FUS Rabat. Il s'en est fallu de peu pour sceller la question, du moins lors du temps réglementaire. De quoi faire replonger les Clubistes dans leurs travers. Un CA, qui, rappelons-le, a tourné en rond, accumulant les fautes et les imprécisions lors de ce match. Ça, c'était le temps de l'agacement. Et encore heureux que l'épilogue favorable soit intervenu aux ultimes secondes. Sueurs froides, « gagne-petit », poussif mais payant, le CA retrouve l'adrénaline mais semble se complaire à ne pas tuer le suspense et à garder le meilleur pour la fin. Pour le CA, le temps des sourires est arrivé mais il va falloir vite se remobiliser pour aborder un calendrier chargé. Déplacement au Nigeria le 2 juillet pour y rencontrer Rivers United et une dernière sortie le 7 juillet, à Radès, face à Kampala City. Quand le destin bascule, tout est remis à plat. Grâce à cette précieuse victoire arrachée au forceps, le CA reste en course. Et n'eussent été les convictions de Imed Meniaoui mardi soir, le lendemain, l'on aurait titré «bonsoir tristesse» tant les débats furent un temps soporifiques. Durant plus d'une heure, l'on s'est même dit que les supporters sont téméraires pour s'infliger un tel calvaire. Heureusement que «Abdi» puis «Omda» se décidèrent à faire des misères à leurs hôtes ! Et maintenant que tout est encore possible pour arracher un ticket en quart de finale, il va falloir hausser le ton et le niveau. En clair, le CA doit dorénavant s'employer à prendre l'ascendant sur l'entrejeu adverse avec abnégation et envie. Il faut que les milieux de terrain s'y penchent sérieusement, pour du moins compenser l'insipide prestation de leurs partenaires à vocation offensive (excepté Meniaoui). Eviter les pertes de balles prématurées aussi. Car un généreux élément tel que Ben Yahia ne peut adopter la posture de sentinelle à lui seul. Il doit être épaulé à cet effet. Bref, le dilettantisme ne doit plus être toléré au cœur du jeu. Au final, l'on retiendra que le CA a arraché une victoire en fin de match face à des Chérifiens coriaces. Les Clubistes n'ont pas rassuré dans le jeu mais s'offrent un bol d'air en gardant la main en Coupe de la Confédération. C'était compliqué certes. Mais sans briller, le CA a atteint le but fixé. Le FUS Rabat, quant à lui, a fait trembler un stade de Radès qui a finalement pu pousser un ouf de soulagement au coup de sifflet final. Un scénario à couper le souffle auquel seul le CA nous a habitués !