Le président-directeur général de la Société tunisienne de l'électricité et du gaz (Steg), Moncef Harrabi, a exprimé hier ses craintes de ne pouvoir faire face à la demande d'électricité, qui a atteint mercredi, à 10h00, 3.240 mégawatts alors que le pic de consommation est fixé à 3.900 mégawatts. Si la demande se poursuit sur la même lancée, la marge de manœuvre de la Steg sera limitée, a-t-il dit, précisant, dans une déclaration à l'agence TAP, que la demande a atteint, mardi, 3.000 mégawatts alors qu'il s'agit d'une journée chômée (3e jour de l'Aïd El Fitr). Il a également exprimé le vœu de voir la société faire face à cette situation alors que les températures maximales devaient osciller hier entre 36 et 47 °C d'après l'Institut national de la météorologie. Le responsable a appelé à rationaliser l'utilisation de la climatisation pendant cette période, insistant sur l'impératif de régler les appareils dans les administrations et les foyers à 26 degrés. Il a également invité les consommateurs à n'utiliser les autres appareils électriques que pendant la nuit et à éviter le pic de consommation. Harrabi a évoqué l'irrigation agricole et la création par les agriculteurs de puits anarchiques, ce qui a eu un impact négatif sur la consommation d'électricité, soulignant la nécessité de procéder à irriguer des cultures pendant la nuit pour réduire la pression sur les réseaux électriques. Par ailleurs, il a nié le recours à l'interruption volontaire de l'alimentation en électricité dans certaines régions du pays, où des coupures de courant ont été enregistrées mardi, indiquant que ces coupures sont dues à des pannes et n'ont rien à voir avec la canicule. La société a mobilisé environ 500 équipes pour intervenir en cas de coupures ou de pannes et un programme de maintenance et d'entretien des centrales et des équipements pour répondre aux demandes accrues de l'électricité, dont l'augmentation est estimée à 4% par an, est déjà mis en place. Le PDG de la Steg a mis en garde contre l'acquisition de climatiseurs non conformes aux normes, à des prix dérisoires et énergivores, ce qui constitue une des principales causes de l'augmentation de la consommation d'électricité pendant la période estivale. Il a encore mis en garde contre la montée des protestations et des sit-in, lesquels ont affecté le rythme de production du gaz et du pétrole, précisant que l'interruption de la production risque d'obliger la société à importer ces produits d'Algérie en devise afin d'assurer la production.