Le mouvement Machrou Tounès a révélé hier que son bureau politique réuni le 3 juin avait décidé de geler son adhésion au Front du salut et du progrès, en attendant l'évaluation de l'utilité de sa participation à cette coalition au cours de la prochaine réunion de son conseil central. Machrou Tounès, qui affirme ne pas avoir participé aux dernières réunions du Front, ne se considère pas, pour autant, concerné par les décisions prises par la coalition politique à laquelle le parti réaffirme son respect ainsi qu'à toutes ses composantes, peut-on lire dans un communiqué publié hier. L'instance constitutive du Front du salut et du progrès a décidé de participer aux élections municipales avec des listes de coalition, des listes partisanes et des listes indépendantes ainsi que la création d'une commission nationale pour la préparation des listes. C'était au cours d'une réunion tenue la semaine dernière en l'absence de Machrou Tounès. Aymen Béjaoui, membre du bureau politique de Machrou Tounès, avait déclaré à la TAP que la question d'adhésion du parti au Front sera tranchée après l'Aid El Fitr, à la lumière de l'évaluation qui sera effectuée sur l'apport du parti au sein de la coalition. A noter que de son côté, le dirigeant de Machrou Tounès Sahbi Ben Frej a évoqué la décision du bureau politique du parti de poser sur la table la question de travailler ou de rompre avec le Front. Une question qui sera, a-t-il dit, bientôt soumise au conseil central. Il n'a pas caché la présence de divisions au sein du mouvement entre ceux qui approuvent la coalition dans le cadre du Front et ceux qui préfèrent que le parti participe à la vie politique, y compris les élections, à titre individuel. Rebondissant sur l'affaire Slim Riahi, homme d'affaires et président de l'Union patriotique libre, une des composantes du Front, Ben Frej a déclaré qu'il s'agit d'une affaire strictement judiciaire qui ne concerne pas la coalition politique qui forme le Front du salut et du progrès. Selon l'accord convenu entre ses composantes, le Front ne défend pas les membres impliqués dans un crime, a-t-il précisé. Il a toutefois fait observer que Slim Riahi a le droit de contester la décision de justice rendue la veille et consistant en le gel de ses biens et actions.