Du 25 juillet au 26 août, la 39e édition du Festival international de Sfax s'invitera au théâtre de plein-air de Sidi Mansour, mais aussi dans des espaces publics animés de la ville et même plus loin en allant dans les délégations rurales de la région. Dès son installation, assez tardive, l'instance du Festival international de Sfax s'est employée à accélérer le rythme pour rattraper le temps perdu, tout en veillant à ne pas tomber dans la précipitation et les décisions chaotiques. Lassâad Jamoussi, directeur de la 39e édition du festival, souligne à ce propos : «Dans notre quête de nous assurer la plus forte adhésion possible du public et des différentes composantes de la société civile au programme de la session, nous avons adopté une démarche sciemment participative, multipliant les concertations et les partenariats et tenant compte des souhaits du public tels que rapportés par les médias». Pour ce qui est des choix définitifs de la teneur du programme, la démarche a été guidée par le souci de réconcilier les critères d'éclectisme mais aussi d'harmonisation avec la nécessité de répondre aux exigences dictées par l'appartenance géographique et culturelle de la Tunisie, pays maghrébin, arabe tout en étant un carrefour des civilisations, par définition ouvert sur le monde. Force est de reconnaître, cependant, que l'illustration concrète de la démarche d'ouverture extramuros, se limite à la soirée «Chouyoukh Salatine Ettarab» de Syrie et aux deux concerts de Georges Wassouf, programmés par l'association Nissâa Tounis, et de Nour M'Henna. Explication : la volonté d'élaborer une programmation répondant aux soucis d'»équité et d'équilibre» entre les dimensions régionale, maghrébine, arabe et mondiale, dans les limites de la marge de manœuvre autorisées par un budget fort étriqué, dont le bureau du festival espère obtenir le doublement. Ainsi, si les productions régionales et les spectacles présentés par des artistes tunisiens dominent largement au programme de la 39e édition du Festival international de Sfax, «C'est autant par choix délibéré que par la nécessité d'éviter les spectacles dispendieux et particulièrement ceux payés en devises», comme l'a souligné Lassâad Jamoussi. L'entrée en matière du festival se fera par le spectacle «Medha» ou «Louange», de Hmida Jarray, dédié au patrimoine soufi des régions de Kairouan et du Sahel, décliné sous forme de chants liturgiques, rythmés par le «bendir» et exécutés par des hommes en transe, ressuscitant l'ambiance mystique, ésotérique, mystérieuse et spirituelle du soufisme. Ce sera le 25 juillet, date de la Fête de la République, une date emblématique marquante dans l'histoire moderne de la Tunisie. La clôture sera également tunisienne, étant animée par la grande vedette Lotfi Bouchneq, le 26 août. Entre ces deux rendez-vous phares, se succèderont, sur la scène du théâtre de plein-air de Sidi Mansour, Nour M'Henna (27 juillet), Hatem Ammour (29 juillet), Hsine Eddik (31 juillet), Latifa Arfaoui (13 août, Fête de la Femme), le grand artiste Zied Gharsa (16 août), la troupe «Majmouet Holm» (21 août) et Georges Wassouf (24 août). Deux espaces clos vont également accueillir des spectacles divers, à l'exemple de ceux du musée la Kasbah et de Borj Ennar, l'une des tours des remparts de Sfax. Mais l'animation des espaces ouverts n'est pas en reste. En effet, la 39e session du Festival international de Sfax compte investir la rue et les endroits très fréquentés, à l'instar de Bab Eddiwan, Bab Bhar, la Médina (Rahbat Errmed), Sidi Mansour et Taparura, où aura lieu le spectacle «Balcon», présenté par Chokri Bahri, comme une œuvre «démente», dédiée au patrimoine artistique de Sfax. Sacrifiant également à la traditionnelle exigence d'éclectisme, la session a programmé des soirées théâtrales parmi lesquelles figurent les représentations qui seront données par Sadok Halouas et Karim Gharbi. Le clou de l'animation serait sans doute la régate entre Sfax et les Iles Kerkennah, annoncée aussi par Lassâad Jamoussi, lors du point de presse consacré au festival : «C'est une initiative à laquelle vont s'associer deux partenaires du festival, en l'occurrence la Société d'études et d'aménagement des côtes nord de la Ville de Sfax (Taparura) et le Club nautique de Sfax. C'est une idée qui m'a personnellement séduit et j'espère qu'elle va emporter l'adhésion du ministre des Affaires culturelles duquel nous espérons obtenir une réponse favorable à la demande de la région concernant le doublement du budget attribué au festival».