Le festival poursuit son cours, un bel agitateur des lieux et des esprits et la ville vit au rythme des arts entre ateliers, tribunes et fresques murales. Il est évident que l'interaction entre l'art ou l'artiste et l'environnement a porté ses fruits aujourd'hui, puisque la plage de cette ville côtière a été transformée en musée d'art grandiose de plein air tant il est vrai que les artistes ont apporté depuis la création du festival en 1987, il y a 30 ans, au paysage urbain une note singulière esthétique, et ce, par l'établissement de plus de 60 œuvres entre installations, sculptures monumentales et fresques murales au parc des arts «Youssef Rékik». Les ateliers de sculpture, de peinture à diverses techniques (huile sur toile, acrylique, aquarelle...) se poursuivent actuellement au grand bonheur des artistes venus des divers coins du monde pour confronter leurs expériences et leurs talents artistiques et exposer leurs points de vue sur la vie à travers des coups ingénieux, originaux et singuliers de leurs palettes artistiques. Au cours de notre visite aux ateliers, nous avons rencontré l'artiste Dausoa Dhyaneswar (île Maurice) qui a réalisé une sculpture métallique évoquant l'aspect d'un arbre, et ce, moyennant des colonnes métalliques soudées à des ressorts et des tiges métalliques. Cette sculpture sera implantée dans le parc des arts «Youssef Rékik». L'artiste Ali Bergaoui a réalisé un tableau évoquant la côte de Mahrès, avec l'inclusion d'une petite barque de pêche symbolisant une coutume et une tradition ancrée dans cette ville : la pêche. Un paysage très attrayant, de par les tons harmoniques, évoquant la paix, la sérénité, le calme et la bonté de vivre chez les citadins. L'artiste Néjib Boussabah a réalisé deux tableaux à style expressionniste évoquant la violence qui sévit dans le monde, et ce, en mentionnant dans ses œuvres, des animaux enragés — retenus en vain par des personnages — et où les tons chauds (rouge et jaune) symbolisent la violence. L'artiste Yosr Jammoussi a réalisé un tableau assez original, semi-abstrait, à technique acrylique, mentionnant diverses courbes et formes arrondies où se dégagent des formes humaines. L'artiste Khalifa Bradai a réalisé un dyptique à style abstrait et à technique mixte (acrylique, bas relief et divers produits chimiques). Ce dyptique met en relief le craquage qui se produit au cours de la réaction entre les produits chimiques et les matériaux donnant un aspect lumineux et fluorescent à l'œuvre. Les couleurs harmoniques chaudes parsemées de couleurs sombres nous rappellent les profondeurs marines. En dehors des ateliers, nous avons rencontré les artistes Mohamed Fahem et Aref Sboui, diplômés en arts plastiques. Ils ont réalisé tous deux des fresques murales de grandes dimensions (3x5m) sur les murs du centre-ville de Mahrès, évoquant à travers des formes arabesques ingénieuses et fort attrayantes, les coutumes, les traditions et les aspects architecturaux et urbanistiques de la ville.