Etablissement d'une plateforme Open Data, révision du code des hydrocarbures et amélioration du classement de la Tunisie dans l'indicateur de bonne gouvernance dans le secteur pétrolier font partie des objectifs sur lesquels travaille le ministère La crise de confiance dont souffre le secteur des industries extractives constitue une réelle problématique dans le contexte économique actuel. Après les perturbations sociales au sud du pays, il s'est avéré que cette crise est assez aiguë et requiert des efforts supplémentaires de la part du gouvernement pour expliquer les réalités du secteur des industries extractives. L'adhésion à l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) constitue un axe de ces efforts. Il s'agit d'une norme internationale pour l'évaluation de la transparence dans la gestion des ressources pétrolières, gazières et minières. Intervenant lors de la réunion du groupe de travail multipartite pour l'application de cette initiative, organisée le 20 juillet 2017, Hela Cheikhrouhou, ministre l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, a fait savoir que ce groupe a été formé, le 22 juin 2017 et regroupe des représentants du gouvernement, des entreprises publiques et privées et des membres de la société civile. Rapports annuels Ce groupe de travail est coprésidé par la ministre de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables et le président de la Commission de l'industrie, de l'énergie, des ressources naturelles, de l'infrastructure et de l'environnement à l'Assemblée des représentants du peuple. Il a pour objectif principal de diriger la publication de rapports visant à offrir une évaluation indépendante des recettes et des paiements versés par les opérateurs dans le secteur des industries extractives. Des rapports annuels seront réalisés et couvriront le sous-secteur du pétrole et du gaz, le sous-secteur des phosphates, ainsi que tout autre sous-secteur minier, qui générerait des contributions (fiscales ou non) matérielles. Mme Cheikhrouhou a précisé que ces rapports seront élaborés par un « cabinet indépendant ». Un appel d'offres sera, ainsi, lancé pour le choix du cabinet. Le premier rapport recouvrira l'année 2016. Pour Mohamed Ali Khelil, directeur général des stratégies et de la veille au ministère de l'Energie, des Mines et des Energies renouvelables, des pas ont été déjà franchis vers le renforcement de la transparence dans le secteur des industries extractives. Il s'agit de l'établissement de la plateforme Open Data, la révision du code des hydrocarbures et l'amélioration du classement de la Tunisie dans l'indicateur de bonne gouvernance dans le secteur pétrolier. Promotion du secteur De son côté, Mme Cheikhrouhou a indiqué que la transparence et la bonne gouvernance jouent un grand rôle dans la lutte contre la corruption. « Nous œuvrons dans le but d'avoir un code moderne aussi bien pour les hydrocarbures que pour les mines. Nous réfléchissons sur le renforcement du rôle de l'Entreprise tunisienne des activités pétrolières (Etap) et le renforcement du rôle du ministère dans la régulation du secteur. Nous œuvrons à promouvoir le secteur afin d'attirer les meilleurs investisseurs », affirme-t-elle. Pour Ameur Lâarayedh, président de la Commission de l'industrie, de l'énergie, des ressources naturelles, de l'infrastructure et de l'environnement à l'Assemblée des représentants du peuple, la Tunisie œuvre à adopter toutes les mesures nécessaires pour renforcer la transparence dans le secteur des industries extractives. Il souligne qu'il s'agit d'un secteur sensible et qui nécessite un renforcement de la transparence afin d'attirer les investissements indispensables pour le développement économique. Il est à noter que la réunion du groupe de travail a été marquée par la présence d'une délégation de l'Ukraine et de l'Albanie, venues partager leurs expériences respectives. Ces deux pays sont en situation comparable à la Tunisie en termes de ressources naturelles. L'Albanie est un pays conforme au standard de l'Itie alors que l'Ukraine est un pays candidat.