• Importance de la détection précoce des troubles de la mémoire avant que la maladie d'Alzheimer ne se déclare Pas moins de 250 participants dont on relève des spécialistes en médecine interne, gériatrie, endocrinologie, neurologie et cardiologie venant de France, d'Espagne, d'Italie, du Maroc et de Tunisie, ont pris part aux travaux du Forum méditerranéen de gériatrie, organisé par le service de médecine interne du CHU Sahloul, en collaboration avec l'Institut méditerranéen de gérontologie (Igermed) et qui a eu lieu à Sousse, dans un hôtel de la place les 1er et 2 octobre. Ayant pour thème : «Le syndrome métabolique des sujets âgés», ce forum a regroupé quelques éminents spécialistes en gériatrie dont les professeurs Daniel Balas de l'université de Nice (France) et président de l'Igermed et Juan Aviles, enseignant de gériatrie à l'université de Murcie (Espagne). Le professeur Chedia Laouani Kechrid a indiqué que ce forum a permis de débattre, dans le cadre de conférences et ateliers, du «syndrome métabolique des sujets âgés». Parmi les thèmes abordés, a-t-elle poursuivi, il y a lieu de citer : «La physiopathologie du syndrome métabolique», «Du syndrome métabolique à la démence», «Les statines, 20 ans après», «Nouvelles perspectives thérapeutiques de la maladie d'Alzheimer»… Des ateliers de formation portant sur les régimes alimentaires spécifiques du diabète, de la dyslipidémie, de l'obésité et d'Alzheimer ont été organisés à cette occasion. Sans oublier les ateliers réservés à la détection des troubles de la mémoire ou maladie d'Alzheimer qui est en fait une atrophie cérébrale progressive entraînant la démence (c'est-à-dire une altération grave du psychisme liée à une diminution irréversible des facultés mentales) et une aphasie (altération du langage consécutive à une lésion cérébrale). Une journée portes ouvertes a été réservée à la détection précoce des troubles de la mémoire, et ce, par des tests appropriés. Détection des troubles de la mémoire Au cours de son intervention portant sur «la détection des troubles de la mémoire», le professeur Daniel Balas a insisté sur la prévalence de ces troubles avec l'avancée de l'âge (à partir de 60 ans) tout en précisant qu'à partir de l'âge de 75 ans, les troubles s'accentuent et l'individu bascule dans la maladie d'Alzheimer (médecin allemand de la fin du XIXe siècle ayant découvert les lésions cérébrales responsables de cette maladie). Ce n'est que depuis une trentaine d'années qu'on a su préciser le diagnostic de cette maladie et qu'on a établi quelques thérapeutiques malheureusement insuffisantes pour la guérison et dont leur seul intérêt est de retarder le passage aux troubles du comportement. Evoquant les différentes formes de mémoire et surtout le processus de mémorisation et d'ancrage de l'information, il a indiqué que celui-ci s'effectue dans une zone bien particulière du cerveau baptisée : «hypocampe» où les neurones sont particulièrement sensibles à la fois à des facteurs génétiques et à d'autres facteurs comme la nutrition, l'environnement, le stress… Il a indiqué que selon les individus, cette zone peut se détériorer avec l'avancée de l'âge pour conduire simplement à des troubles bénins de la mémoire ou bien, au contraire, à la maladie d'Alzheimer. Des attitudes préventives peuvent diminuer le risque d'attraper cette maladie, à savoir une bonne nutrition, la limitation des facteurs de stress… Tout en précisant que l'alimentation méditerranéenne (huile d'olive, crudités, poissons…) prévient les risques de déficit de la mémoire. Cette alimentation garantit un apport optimal de vitamines du groupe B (vitamines B1, B6 et acide folique) et de vitamine E et assure une protection contre la maladie d'Alzheimer. Hélas, ce genre d'alimentation est en train de céder la place à d'autres habitudes alimentaires entraînant la surcharge pondérale, l'obésité, le syndrome métabolique qui est caractérisé par l'HTA, l'obésité, le diabète et les modifications des lipides. «La détection précose des troubles de la mémoire par des tests appropriés permet de pouvoir conduire une thérapeutique concrétisée par une bonne hygiène de vie, la limitation de l'obésité et des facteurs de stress avant que la maladie d'Alzheimer ne se déclare», a-t-il conclu.