Beaucoup de clubs de L1 ne peuvent pas se concentrer totalement sur la préparation de la nouvelle saison. Leurs comités directeurs sont, en effet, confrontés à des soubresauts et à un vide institutionnel. Cela risque d'être payé cash. Il y a du rififi dans l'air ! A un peu plus de deux semaines des trois coups du championnat de la Ligue 1, plusieurs clubs se trouvent confrontés à des soucis plus ou moins graves, plus ou moins sérieux. Cela va des luttes de clans qui se répercutent sur le quotidien du club aux sempiternels ennuis financiers qui freinent le début de la préparation, laquelle reste largement tributaire du mercato en cours. Imaginez un peu à quel point les structures, fragiles, de plusieurs associations sont, aujourd'hui, martyrisées par des luttes intestines qui n'annoncent rien de bon. L'Espérance Sportive de Zarzis voit son assemblée générale élective reportée à trois reprises. La dernière fois, le candidat Maraï a dû retirer sa liste sur fond de désaccords quant à la crédibilité du rapport financier qui révèle un déficit colossal par rapport aux moyens du club du Sud-Est. Le coach Lassaâd Maâmer a de la sorte entamé la préparation de l'équipe «sang et or» pour le prochain exercice sans pouvoir s'appuyer sur un comité capable de veiller aux moindres détails des différentes phases précompétitives. Comme si le coup de semonce du play-out, au cours duquel l'ESZ l'a vraiment échappé de justesse, n'a pas suffi. Comme si ce sérieux avertissement a été vain, tombant dans l'oreille d'un sourd. La Jeunesse Sportive Kairouanaise ne se porte pas mieux. Suite à la démission de cinq membres conduits par Hamdi Boujezza, de nouvelles élections sont convoquées. Pourtant, le bureau de Hafedh Allani n'a pas été élu il y a longtemps. Moins de deux mois plus tard, le voilà décapité, les démissionnaires arguant d'une gestion autocratique du nouveau président qui ferait, à les en croire, cavalier seul. Le président fraîchement élu porte, lui, de graves accusations à l'encontre de Boujezza. On va devoir en découdre bientôt à l'occasion de l'Assemblée générale élective extraordinaire. Là aussi, la Chabiba souffre d'amnésie. Au mois de juin dernier, elle ne dut son salut qu'à un ultime effort dans un play-out crispant pour les fans du champion de Tunisie 1977. Comme cela paraît lointain! Quoi qu'il en soit, l'équipe-fanion fait de son mieux pour expurger toutes ces vicissitudes et se concentrer uniquement sur les affaires du terrain sous la conduite de Khemaïs Laâbidi, le parfait symbole et chef de file de l'âge d'or aghlabide. Comme deux gouttes d'eau L'Union Sportive Monastirienne ressemble présentement comme une goutte d'eau à la JSK. Déjà laminé par quatre démissions survenues à la fin de la saison dernière (dont une allait être par la suite retirée), le bureau usémiste vient d'être secoué par une énième défection qui porte cette fois la signature du trésorier, Chekir. Conséquence : une A.G. extraordinaire s'avère là aussi indispensable, le comité actuel d'Ahmed Belli étant de facto dissous. En parallèle, le team drivé par Skander Kasri fait fi de tous ces soubresauts, s'employant à préparer le retour en Ligue 1. Mais il y a un autre revenant parmi l'élite qui éprouve toutes les peines du monde à rappeler ses troupes en vue de la préparation de la saison. Jusqu'à aujourd'hui, l'entraîneur Afouène Gharbi attend de pouvoir rassembler ses troupes, ou le peu de joueurs dont il peut disposer. D'énormes difficultés financières font qu'aujourd'hui le nouveau promu peine à se positionner sur le mercato, se contentant d'enrôler un seul joueur (Moez Jammali) à titre de prêt de la part de l'Etoile Sportive du Sahel. Quant aux renouvellements de contrat, ils attendent toujours, au moment où plusieurs joueurs partent chercher fortune ailleurs. «De report en report de la reprise, nous perdons un temps fou, souligne l'entraîneur Afouène Gharbi. C'est vraiment le flou. Une reprise a été effectuée par l'assistant et le préparateur physique avec un effectif composé essentiellement de joueurs issus de la catégorie Elites. Mais la vraie reprise, elle devrait s'effectuer ce vendredi avec le départ pour une mise au vert à Hammam- Bourguiba». Bref, il y a de bonnes raisons de considérer que la saison estivale est bien rude pour beaucoup de clubs. Et ce ne sont pas seulement ceux démunis qui sont concernés. Outre la crise du bureau, Slim Riahi devant composer avec la fronde des anciens présidents, le Club Africain doit également résoudre le clash Marco Simone-Wajdi Essid. Un énième souci pour les supporters du club de Bab Jedid qui découvrent à peine la nouvelle gestion technique de l'entraîneur italien. L'été, comme on le voit, est vraiment chaud !