Formule de jeu, joueurs-clefs et automatismes, Marco Simone dit avoir encore le temps de bâtir une équipe tel qu'il la conçoit. Pas de victoire du CA dans son match amical face à l'ESZ : un résultat 0-0 après l'autre résultat nul à Tabarka contre Olympique Medie 1-1, et une sorte d'inquiétude qui s'installe dans le camp des supporteurs. Bien sûr que c'est un test amical qui sert beaucoup aux entraîneurs pour soigner les imperfections et bâtir leurs plans de jeu pour les compétitions officielles. Mais pour le cas du CA, c'est aussi une énième occasion de dire que Marco Simone marche sur un terrain miné. L'équipe-type telle qu'il la veut prend de la peine à émerger pour diverses raisons: effectif moyen et beaucoup de départs (la liste CAF est de plus en plus restreinte), instabilité au niveau de la direction du club (soucis judiciaires pour Slim Riahi, finances devenues limitées...) et surtout des idées de jeu de l'Italien que les joueurs ont du mal à appliquer. Simone est un adepte du 3-5-2 et du 3-4-3, c'est-à-dire qu'il aime jouer avec une défense à trois et donne beaucoup de marge de manœuvre aux excentrés. Il a déclaré au site officiel du CA, après le test face à l'ESZ, qu'il a «expérimenté la défense à trois en donnant des consignes à Belkhither et à Abdi d'avancer. C'est un schéma où on prend des risques pour déstabiliser des adversaires qui jouent avec des défenses renforcées. Il faisait chaud, les joueurs cherchaient la fraîcheur et après ce travail dense et chargé, il est tout à fait normal que l'on n'arrive pas à jouer sur un rythme élevé. Le plus important c'est de trouver la fraîcheur et d'assimiler les nouvelles idées du jeu avant la compétition officielle», a-t-il dit. Face à l'ESZ, plus de 20 joueurs ont été utilisés et, par conséquent, certains n'ont pas eu le temps de jeu conséquent qu'ils attendaient. Cela dit, Ondama est parti d'entrée aux côtés de Haddad. Au milieu, Belkhither et Abdi étaient plus des joueurs de couloir que des latéraux. Ifa, Agrebi et Jaziri avaient assuré le travail défensif. Au milieu, la paire Anabila-Ben Yahia, faute de mieux (départ de Ghandri, convalescence de Khelil et méforme de Ayadi), s'impose comme un choix incontournable. On attend encore mieux de la part du CA et de Marco Simone qui semble gérer les moyens du bord et la pénurie. Expérimentation Plus qu'une semaine pour le coup d'envoi du championnat et voilà que le CA, malgré tous les messages rassurants émis de l'entourage de l'équipe, se cherche encore. Marco Simone, qui n'a aucune idée du football tunisien et du championnat, qui traîne avec lui un CV pas très fameux en tant qu'entraîneur (en tout cas, beaucoup moins brillant que celui de joueur de haut niveau), n'a pas été bien aidé par son président. Pas de recrutements valables qui comblent les besoins dans les trois compartiments du jeu et une question centrale. Comment une équipe qui a perdu Ben Mustapha, Meniaoui, Ghandri, Rusike, et d'autres, trouvera-t-elle l'équilibre pour intégrer les quelques nouveaux joueurs ramenés comme Ondama et Anabila ? Sur le plan technique, l'effectif disponible n'est pas riche et accuse beaucoup d'insuffisances. Jusqu'à maintenant et à une semaine du championnat, pas de joueurs tunisiens ramenés sur un marché où les meilleurs ont été déjà acquis. Avec 16 joueurs en coupe de la CAF, et avec un Marco Simone qui veut passer à un 3-4-3 ou un 3-5-2 que les joueurs du CA n'ont pas l'habitude de pratiquer, la situation va-t-elle être meilleure quand l'équipe retrouvera la compétition officielle? En tout cas, la version Simone tarde encore à émerger. La qualité des joueurs, facteur fondamental, n'est pas si certaine que cela, faire du neuf avec de l'ancien est quelque chose d'insensé.