La tête n'est pas au football au Club Africain, si bien que l'équipe est frileuse. Le Club Africain n'a pas mis longtemps pour concéder sa première défaite de la saison. Allons droit au but. Face au Stade Tunisien complètement revigoré, les Clubistes sont passés à côté de la plaque. L'équipe de Bab Jedid traînait la patte comme une âme en peine. Elle n'a pas pu rééditer la prestation de la seconde journée face à l'USMonastir, l'autre promu, même si elle a été privée de deux buts réguliers et d'une victoire à sa portée. Là où le bât blesse, c'est principalement l'instabilité qui rôde dans le club. Aussi bien dans les affaires administratives qu'au niveau du volet technique. Commençons par le président du club. La politique a eu raison de lui. Aujourd'hui, il est plutôt accaparé par ses problèmes avec la justice que par les affaires du club. On comprend donc que les sections de handball et de basket ont été vidées de leurs meilleurs joueurs. Celle du football n'a pas failli à la règle. Nous n'allons pas encore évoquer les noms de ceux qui ont changé d'air. Certains n'ont pas été remplacés. Farouk Ben Mustapha, Srarfi et Ghandri en premier lieu. Parlons de l'entraîneur maintenant. Le bilan de Chiheb Ellili était positif la saison écoulée, lui qui avait pris le train en marche. Le coach a remporté la coupe de Tunisie, s'est classé troisième avec l'effectif dont il disposait et a qualifié l'équipe à la prochaine édition de la coupe de la confédération. Sans oublier, chose rare ces dernières saisons, que le Club Africain a marqué plus de 70 buts toutes compétitions confondues, et qu'il va disputer les quarts de finale de la coupe de la confédération en septembre face au Mouloudia d'Alger. Et pourtant, Slim Riahi a préféré se défaire des services de Chiheb Ellili pour le remplacer par l'Italien Marco Simone. Pourquoi un trio à l'axe? Voilà un premier signe d'instabilité. Parlons maintenant des affaires techniques. Le match face au Stade Tunisien a étalé les erreurs du coach. Le club Africain dispoe d'un effectif juste moyen où le seul joueur digne de ce nom est Oussama Darragi. Celui-ci a beaucoup progressé sur le plan physique et de la récupération par rapport à la saison écoulée. Aujourd'hui, au Club Africain, il y a bel et bien Darragi, le seul capable d'offrir une passe décisive, et les autres. Beaucoup de reproches sont à faire à Simone. Le premier est de savoir pourquoi il s'entête à aligner un axe à trois, les qualités techniques de Ifa, Hammami et Fakhreddine Jaziri étant moyennes. D'ailleurs, le premier but encaissé face au Stade Tunisien a mis à nu les carences de ce trio. Par la suite, Simone a essayé de se rattraper en revenant à une défense plate avec deux latéraux et deux axiaux. Toutefois, les jeux étaient faits. Le reproche que nous ferons à l'entraîneur est de savoir pourquoi il a changé la physionomie de son équipe par rapport aux deux premiers matches de la saison face à l'ASG puis à l'USMonastir. Pourquoi a-t-il éliminé Anabila au profit de Ayadi pas en condition ? La seconde question est de savoir pourquoi il ne fait pas appel aux services de Dkhilali au niveau de la récupération, sachant que Wissem Yahia, promu capitaine, a pris de l'âge et ne peut plus rien apporter à l'équipe ? Tertio, pourquoi avoir éliminé Manoubi Haddad de ses plans et n'en faire qu'un remplaçant, lui qui fut le meilleur Clubiste en fin de saison écoulée ? Quatrièmement, pourquoi avoir remplacé Darragi face au Stade Tunisien alors que c'est Chenihi qui devait être relevé par Haddad? Il est clair aujourd'hui que le Club Africain ne dispose pas d'un gardien de but de valeur. Atef Dkhili est juste moyen et ce ne sont pas les deux sauvetages à son actif face aux Stadistes qui nous feront changer d'avis. Ceux qui gravitent autour de Slim Riahi ont eux aussi commis des erreurs. Ne parlons pas du rôle soumis à Ondama. Le Congolais est un avant de pointe. Face au Stade Tunisien, on l'a vu souvent se déporter sur le couloir droit de l'attaque. Il risque comme Jacques Bessan avant lui de ne pas faire long feu au CA. Il est donc clair que l'équipe de Bab Jedid est en train de payer cash les erreurs de sa politique d'instabilité. Nous comprenons que les joueurs qui traînent des salaires impayés ne sont pas en train de donner le meilleur d'eux-mêmes. Mais les solutions doivent impérativement être trouvées. Le salut passera par des recrutements judicieux dans les trois compartiments du jeu, le Club Africain actuel étant trop léger et prenable.