Les indices américains ont enregistré des performances historiques le mois dernier. Le S&P 500 a même signé jeudi son meilleur mois de septembre depuis 1939. Toutefois, la tendance de fin d'année s'annonce encore très hésitante. Cela peut paraître étonnant à première vue. Mais, avec un gain mensuel de 8,8 %, l'indice américain S&P 500 a signé jeudi sa meilleure performance mensuelle en septembre depuis… 1939 ! Le Dow Jones n'en était pas loin, avec un bond de 7,7 %, si bien qu'il affichait son plus beau mois de septembre depuis 1954 (7,94 %). Le chiffre est un peu moins impressionnant pour le CAC 40, puisqu'il s'agit " seulement " du meilleur mois de rentrée depuis 1997. Plusieurs facteurs expliquent la bonne tenue de Wall Street, après une fin d'été difficile. En particulier, les bonnes nouvelles en provenance des sociétés. La reprise des fusions-acquisitions dans différents secteurs, ajoutée à une vague de rachats d'actions et des augmentations de dividende ont donné des signaux de confiance aux investisseurs. " Il y a eu plusieurs annonces positives, notamment le premier versement de dividende de Cisco et d'importants rachats d'actions dans les technologiques, indique Christophe Foliot, gérant actions internationales chez Edmond de Rothschild Asset Management. La baisse du dollar a aussi un impact favorable : 40 % des bénéfices des entreprises américaines se font à l'étranger. " Sur le front macroéconomique, une certaine embellie s'est dessinée. Les craintes de rechute en récession se sont atténuées au cours des dernières semaines. Même si les statistiques macroéconomiques restent très mitigées, «le "double dip" ne fait plus les gros titres depuis quelque temps», résume un spécialiste. Un bon indice ISM en début de mois et un rapport sur l'emploi favorable ont contribué à la bonne humeur. " 2011 pose question " Toutefois, la plupart des professionnels n'y voient pas le début d'un rally. La majorité s'attend à une fin d'année en yo-yo, avec une tendance légèrement haussière. " Les volumes ont été particulièrement faibles en septembre, s'ils reprennent, ça pourrait soutenir le marché ", note Christophe Foliot. " Il y a deux éléments à regarder : l'investissement des entreprises et l'emploi", ajoute Philippe Vialle, gérant actions américaines chez Groupama AM, qui anticipe un S&P 500 à 1.150 points d'ici à trois mois. Outre les données macroéconomiques, plusieurs statistiques sont attendues . Les investisseurs surveilleront de près les publications de résultats trimestriels, dont le coup d'envoi sera donné par Alcoa la semaine prochaine. Les analystes attendent des bénéfices en augmentation de 24 % au troisième trimestre. " Il n'y a pas d'inquiétudes majeures sur cette saison. C'est plutôt 2011 qui pose question, la base de comparaison étant moins favorable. Les analystes prévoient 14 % de progression des profits l'an prochain, mais les marchés savent déjà que la hausse ne sera pas à deux chiffres", souligne Philippe Vialle.