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La carte gagnante du développement régional
Artisanat de luxe ou artisanat d'art
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 09 - 2017

Quel est le secret qui convertit des produits artisanaux en de véritables chefs-d'œuvre artistiques ? Et comment mettre en exergue un savoir-faire typique, ancestral, voire ethnique—notamment dans certaines régions—afin qu'il devienne l'image de marque d'un secteur en évolution ?
Il faut dire qu'à l'heure où l'industriel envahit nos foyers, s'incruste jusque dans nos ustensiles de cuisine les plus rudimentaires et confère à notre mode de vie une touche certes, pratique, mais sans âme ni essence aucunes, les produits de l'artisanat acquièrent une valeur autre, plus sélecte, voire plus noble. En Tunisie, l'on continue à mettre à l'index le prix relativement — voire significativement — élevé des produits de l'artisanat sans pour autant daigner admettre la noblesse de ces œuvres, encore moins reconnaître leur préciosité. Pour les professionnels et les experts chevronnés, la valeur de ces produits n'est pas sujette au doute. D'où l'impératif d'orienter les actions promotionnelles afin de répondre par la positive aux exigences du marché, national soit-il ou international, d'une part, et pour apporter une meilleure visibilité à un savoir-faire ancestral en perpétuelle évolution, de l'autre.
Parmi les mécanismes de promotion de ce secteur, à cheval entre le développemental, dans le sens socio-économique du terme, et l'artistique, dans le sens culturel, voire civilisationnel du terme, figure la création du Village de l'artisanat à Denden. Loin d'être une simple tentative de regrouper une poignée d'artisans autour d'un espace commun, ce village a été instauré pour résoudre un problème institutionnel et sectoriel à la fois. «Le concept des maisons d'artisans et des villages artisanaux n'est point nouveau. Certes, mais en Tunisie, le regroupement des artisans spécialisés dans certains métiers était réservé essentiellement aux souks de la Médina. El Kallaline, el Attarine, el Chaouachine ; autant de métiers qui apportaient à la Médina son effervescence économique.
Or, dans les années 90, ces groupements avaient commencé à s'émousser. Les artisans voulaient s'ouvrir à des espaces nouveaux. Parallèlement, deux sociétés-phares de la promotion de l'artisanat ont fermé leurs portes, à savoir Sopar et Socopa. Du coup, explique M. Mohamed Abbès, directeur chargé des villages d'artisanat, un besoin réel était ressenti afin de combler le vide institutionnel et apporter aux artisans — et aux métiers — l'appui dont ils avaient bien besoin. Du coup, la spécificité du Village de l'artisanat de Denden réside dans un package intégral, permettant à l'institution mère qu'est l'ONA (Office national de l'artisanat) d'encadrer, de promouvoir les produits de l'artisanat aussi bien de terroir que ceux, modernisés, de créer cette vitrine sélecte de l'artisanat haut de gamme et de veiller tant à l'appui à la création qu'à une meilleure visibilité de l'artisanat tunisien. «Nous devons nous réjouir des résultats obtenus. Nous avons, en effet, réussi à décrocher avec brio une part de marché à l'international en misant sur l'exportation de produits de luxe ou d'art», souligne le responsable.
Se fier à l'esprit sélectif
Il tient d'ailleurs à préciser que le recours à l'appellation « artisanat de luxe » ou « artisanat d'art » s'appuie sur la qualité optimale du produit en question. Un produit qui doit, nécessairement, se conformer aux critères de choix, à savoir des matières premières naturelles, locales soient-elles ou importées, un indicateur de provenance, une technique de fabrication réellement traditionnelle et un produit fini inspiré du patrimoine. Un produit qui en dit long sur le savoir-faire du maître-artisan, de sa patience et de sa passion pour ce métier.
Selon M. Abbès, l'utilisation d'une matière première importée, le recours à une technicité modernisée et ce désir légitime de vouloir revisiter certains produits de l'artisanat relèvent aussi bien des exigences du secteur que de la nature des choses. «L'artisanat est évolutif de nature. Prenons l'exemple du costume traditionnel féminin qui change et se transforme au fil des années et des siècles, traduisant ainsi l'évolution d'une société, de l'art de l'habillement et du temps tout court. Ce costume, tout comme d'autres produits, poursuivra son évolution afin de s'accommoder aux goûts des femmes actuelles et autres, futures», renchérit le responsable. De même pour les techniques utilisées qui, modernisées, permettent aux artisans d'apporter une aussi bonne finition au produit en moins de temps.
Les villages de l'artisanat : neuf actifs, une trentaine planifiés
Les critères déterminants d'un artisanat de luxe décident aussi de la sélection des artisans qui bénéficient d'un local et de cette visibilité offerte par l'ONA via les villages de l'artisanat. A Denden, l'on compte 48 artisans, représentant quasiment la majorité des spécialités artisanales, qui sont au nombre de 75 peut-être même plus.
Actuellement, le secteur de l'artisanat dispose de 9 villages de l'artisanat, soit celui situé à Denden, mais aussi ceux de Nabeul, Le Kef, Tozeur, Médenine, Djerba, Béni Khedech, Kairouan, Barouta et Béja. L'ONA envisage de généraliser ces mécanismes au profit des artisans dans les régions, et ce, pour une meilleure dynamisation des métiers spécifiques à chaque région. Aussi, une trentaine de villages est-elle en cours de réalisation, sinon d'étude. Parallèlement, on retrousse les manches afin d'instaurer une loi réglementant la création et la gestion desdits villages.
«Un produit artisanal, du moment qu'il obéit strictement aux critères précités, s'avère être, à mon sens, un produit de luxe, voire d'art. Ce secteur touche toute la population sans exception. C'est un secteur de développement régional par excellence et d'autonomisation de la femme tant dans le milieu rural que celui urbain. La qualité irréprochable de nos produits nous permet de gravir les échelons d'une meilleure visibilité internationale. Autant miser sur sa promotion et sur le renforcement de sa rentabilité à la fois commerciale et culturelle», conclut M. Abbès.


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