Quatre membres de l'Instance vérité et dignité (IVD) ont rejeté hier en bloc «les allégations de complot» visant l'instance pour la contraindre à suspendre les séances d'audition publiques des victimes d'exactions avec la complicité de Ibtihel Abdellatif, membre de l'instance, et Seif Soudani, chargé de l'information à l'IVD. Dans un communiqué, les membres (Oula Ben Nejma, Ali Radhouan, Slaheddine Rached et Ibtihel Abdellatif) considèrent que ces accusations sont infondées et tombent sous le coup de la loi pénale, tenant la présidente de l'IVD responsable des dangers que pourraient encourir les membres concernés. Selon eux, ces accusations constituent une «vaine tentative de la part de la présidente de l'IVD, Sihem Ben Sedrine, de détourner l'attention sur les graves dépassements au sein de l'instance». Ils ont tenu à assurer qu'en aucun cas les séances d'audition ne peuvent être remises en cause. Car il s'agit d'un mécanisme central dans le processus de la justice transitionnelle et un acquis pour tous les Tunisiens. Dans leur communiqué, les signataires menacent de «lever le secret» sur plusieurs documents qui prouvent l'infondé des informations contenues dans le communiqué de l'IVD publié la veille. L'Instance accuse Ibtihel Abdellatif et Seif Soudani «d'avoir fait fuiter des documents internes et des données personnelles ainsi que des pièces comptables sélectionnées de manière à laisser croire que l'instance est rongée par la corruption financière et administrative». L'IVD affirme qu'elle poursuivra les deux membres en justice, appelant la société civile à la vigilance et « à ne pas adhérer à cette campagne de dénigrement».