Une première dans l'histoire du cinéma tunisien, la sortie d'une vingtaine de longs métrages tunisiens est prévue au cours de la saison 2017/2018 qui sera marquée par plusieurs événements importants. Parmi les productions qui seront à l'affiche en 2017 : «Tunis by night» d'Elyès Baccar, «La Belle et la meute» de Kaouther Ben Henia et «Jaïda» de Salma Baccar. Déjà annoncé à l'affiche, «Tunis by night» le nouveau film d'Elyès Baccar. Sa sortie par le groupement Gobantini est prévue le 27 septembre. Il s'agit d'un drame de 2 heures dont le tournage a démarré en 2015. Une avant-première sera organisée le 23 septembre au cinéma Le Colisée. «Tunis by night» raconte l'histoire de Youssef qui s'apprête à prendre sa retraite après avoir travaillé pendant une vingtaine d'années au service de la Radio nationale tunisienne. L'intrigue se situe le soir du 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, quelques heures après l'auto-immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, alors qu'il donne la dernière de son émission «Tunis by night». Le film marquera le retour de la comédienne Amel Hedhili aux côtés de Raouf Ben Amor, Amira Chebli, Helmi Dridi et d'autres... Après «Elle et Lui», son premier long métrage réalisé en 2004, Elyes Baccar producteur, scénariste, réalisateur et fondateur du Festival du cinéma des droits de l'homme, a jusque-là consacré sa carrière cinématographique au genre documentaire. Il est connu essentiellement pour des films comme «Six jours au Pakistan», «Hissar», «Le mur des lamentations», «Rouge parole» et le tout récent «Lost in Tunisia». Après sa participation à la section un Certain Regard au festival de Cannes 2017, puis à la compétition officielle du festival international du film francophone de Namur en Belgique et au festival du film arabe de Malmo en Suède, «La Belle et la meute», le nouveau film de Kaouther Ben Henia sortira le 12 novembre en salle au lendemain de la 28e session des Journées cinématographiques de Carthage. Produit par Cinétéléfilm et distribué par Hakka Distribution, le film est librement inspiré du livre «Coupable d'avoir été violée» de Meriem Ben Mohamed qui y raconte son combat pour obtenir justice après son viol par trois policiers. L'histoire de Meriem devient, grâce à ce long métrage, un prétexte pour montrer et dénoncer certains aspects de la réalité tunisienne. Kaouther Ben Henia est considérée comme une cinéaste prometteuse au talent incontestable. Elle a fait des études de cinéma à l'EDAC en Tunisie et réalisé plusieurs courts métrages avant de s'attaquer aux longs métrages qui ont tous eu du succès et récompensés dans des festivals internationaux : «Le Challat de Tunis» (2014), «Zeineb n'aime pas la neige», documentaire primé aux JCC 2016, et ce dernier opus «La Belle et la meute». Le film «Al Jaïda», réalisé par Salma Baccar, sera présenté, peut-être au cours d'une soirée spéciale aux JCC et entamera sa sortie nationale dans les salles les jours qui suivront les JCC. Distribué par le groupement Gobantini, ce film, dont les évènements se déroulent dans les années 1950, raconte l'histoire de quatre femmes emprisonnées par leurs maris à «Dar Joued», qui abritaient autrefois les femmes désobéissantes. «Al Jayda» réunit dans les principaux rôles Wajiha Jendoubi, Khaled Houissia, Taoufik Ayeb, Souhir Ben Amara, Jamel Maddani, Mohamed Reguii. Avec «Jaïda» Salma Baccar clôt une trilogie qui a commencé avec «La danse du feu» (1995), «Khochkhach, fleur d'oubli» (2006). Entre-temps, elle s'est occupée de politique en devenant députée à l'Assemblée Constituante après la révolution du 14 janvier pour rédiger la Constitution. Après une rupture de 10 ans, elle reprend le cinéma avec «Jaïda». De nouvelles salles et un musée Par ailleurs, en attendant l'ouverture de la Cité de la Culture prévue en mars 2018, qui abritera la Cinémathèque tunisienne, le parc des salles vient d'être enrichi par un nouveau cinéma «Ciné-Théâtre la Médina», une salle de 350 places située à Yasmine-Hammamet, inaugurée le 14 août dernier. Les Cinémas Gaumont Pathé, en association avec le producteur Wassim Béji, vont ouvrir leur premier cinéma en Tunisie. Le multiplexe ouvrirait au second semestre 2018. Composé de 8 salles, il sera situé dans un centre commercial de Tunis, Tunis City, dans le cadre de l'extension du complexe. Les Cinémas Gaumont Pathé sont le premier circuit de salles de cinéma en France, aux Pays-Bas et en Suisse. Au total, le réseau exploite 110 cinémas, 1.051 écrans et attire 64,5 millions d'entrées. Parmi les nouvelles annonces cinématographiques, la création d'un musée Claudia Cardinale à Tunis. Ce musée aurait pour vocation de revenir sur les années tunisiennes et le parcours de la star internationale du cinéma, d'origine tunisienne Claudia Cardinale est en effet née à Tunis et a fait ses premiers pas dans le cinéma dans son pays natal. Révélée à l'âge de 15 ans par le film «Chaîne d'or» de René Vautier, la jeune Claudia sera aussi dans le casting du film «Goha» de Jacques Baratier, tourné en Tunisie. Claudia Cardinale tournera au fil des ans avec les plus grands metteurs en scène dans des films inoubliables à l'image de «Huit et demi» de Fellini, «Le Guépard» de Visconti ou «Il était une fois dans l'ouest» de Sergio Leone et dans les films tunisiens «Anneaux d'or» de René Vautier (1955) et «Goha, le simple de Jacques Baratier (1958).