L'absence de quorum pour l'élection des deux nouveaux membres de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) montre que la polémique sur le processus électoral est politique par excellence, selon Adel Brinsi, membre de l'instance. Joint hier par l'agence TAP, il a indiqué que l'Isie poursuit son travail normalement et qu'elle est prête à mener à bien les élections municipales. Il a formé l'espoir de voir la plénière d'hier parvenir à dépasser ce blocage afin d'éviter les conséquences financières en cas de report des élections. Le membre de l'Isie a fait remarquer que les députés qui ont manqué la plénière de mardi sont ceux qui s'opposent à la tenue des élections dans les délais impartis. Adel Brinsi a rappelé la position du président de la République dans ce sens lorsqu'il a déclaré qu'il ne promulguera pas le décret portant convocation des électeurs au vote avant que les postes vacants soient comblés à l'Isie. Sachant que le 18 septembre est la date limite pour la publication de ce texte. Lundi, l'Isie a adressé une correspondance au Parlement pour demander des éclaircissements au sujet de la date à laquelle seront comblés les postes vacants au sein de l'Instance. Son président par intérim Anouar Belhassen avait affirmé l'engagement à respecter le calendrier électoral. D'après lui toute modification pourrait avoir de lourdes conséquences financières sur le processus électoral estimées à 1 million de dinars. Huit partis avaient affirmé, dans une déclaration commune, «l'impossibilité de tenir les élections municipales en décembre prochain», étant donné que «les conditions juridiques, logistiques et techniques ne sont pas encore réunies». Il s'agit de : Al-Massar, Al-Joumhouri, La Tunisie d'abord, Afek Tounès, Al-Badil, Machrou Tounès, le Parti du travail patriotique et démocratique et le parti Al-Watan Al-mouwahad. D'autre part, l'Atide a exprimé sa profonde consternation «du report prolongé» dans la finalisation de la nouvelle composition de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie). L'association déplore dans une déclaration publiée hier, l'absence de quorum pour l'élection des deux nouveaux membres de l'Instance, lors de la plénière tenue la veille en session extraordinaire et la levée de la séance sans fixer de date ultérieure. L'Atide (Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections) appelle le Parlement à assumer ses responsabilités et à programmer dans l'immédiat une plénière pour combler la vacance au sein de l'instance électorale et choisir un nouveau président. Elle appelle, également, la commission parlementaire d'organisation de l'administration et des affaires des forces porteuses d'armes à reprendre ses activités en vue de l'adoption, dans les proches délais, du Code des collectivités locales. Pour rappel, la commission qui se penche sur l'examen du Code a reporté, mardi l'examen de ce projet jusqu'à la fin des travaux des plénières tenues actuellement en session parlementaire extraordinaire. Selon l'association, le Parlement a manqué à ses obligations prévues dans l'article 13 de la loi portant création de l'Isie, mettant en garde contre les dysfonctionnements de cette instance constitutionnelle. L'Atide ajoute dans le même ordre d'idées que «ce blocage entrave les élections municipales», craignant «un revers du processus de transition démocratique».