Des mouvements anti-vaccination se sont créés en Europe et aux Etats-Unis suite à l'éventuel lien qui pourrait exister entre le vaccin ROR et l'autisme. L'apparition du trouble à spectre autistique chez des enfants qui ont été vaccinés a provoqué une levée de boucliers chez de nombreux parents inquiets des effets indésirables liés à la vaccination pédiatrique. En France, une centaines de familles se sont rassemblées, l'été dernier, derrière l'association Autisme vaccination pour intenter une action en justice contre quatre grands laboratoires pharmaceutiques qui fabriquent des vaccins. C'est le projet de loi prévoyant l'élargissement de la couverture vaccinale, devant passer à la fin de l'année de trois à onze vaccins, qui est à l'origine du tollé soulevé au sein des ménages qui pointent du doigt l'aspect contraignant d'un tel texte de loi. En effet, plusieurs parents ont rejeté cette proposition, suspectant les vaccins d'être à l'origine de troubles du comportement chez l'enfant. Aux Etats-Unis, le mouvement anti-vaccination a pris également de l'ampleur. Les soupçons sur l'innocuité des vaccins et la peur de voir leurs enfants développer des troubles ont gagné une grande frange de parents qui refusent de se conformer au calendrier de la vaccination obligatoire prévu pour les enfants en bas âge dans plusieurs Etats, provoquant ainsi la recrudescence des cas de rougeole et de rubéole. C'est le vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons (ROR) qui a suscité, au cours des deux dernières décennies, le plus de méfiance suite aux déclarations d'une équipe médicale qui avait affirmé qu'il pouvait y avoir un éventuel lien entre l'administration du ROR et l'apparition de troubles du comportement liés au spectre autistique chez des enfants en bas âge. Il n'en fallait pas plus pour susciter, l'inquiétude des parents qui vont hésiter ou refuser, tout simplement pour certains, de faire vacciner leurs enfants. Aucun cas d'autisme provoqué par un vaccin En Tunisie, les médecins sont formels. L'intérêt et les bénéfices de la vaccination sont de loin supérieurs aux risques et aux effets indésirables qu'elle peut entraîner. Certes, le Centre National de Pharmacovigilance, ainsi que la Direction des Soins de Santé de Base (DSSB) ont reçu des cas suspects présentant des troubles qui auraient été probablement causés par la vaccination, mais aucun cas d'autisme provoqué par l'administration d'un vaccin n'a été jusqu'ici signalé. Quant aux cas qui ont subi des effets indésirables, ils restent peu fréquents et leur nombre n'a pas augmenté au cours de ces dernières années. «Nous disposons d'un système de surveillance efficace, a relevé le Pr. Riadh Daghfous, directeur général au Centre National de Pharmacovigilance. Dès que nous somme informés d'un cas suspect qui a fait une éventuelle réaction à un vaccin, nous déclenchons automatiquement une enquête sur l'imputabilité du vaccin en question. Si un lien a été établi, nous prenons les précautions nécessaires et informons la famille du malade sur les effets indésirables du vaccin. La DSSB dispense également des formations pour les vaccinateurs dans les régions. Il faut savoir que les bénéfices de la vaccination sont de loin supérieurs aux risques et aux effets indésirables qu'elle peut entraîner et qui sont rares ». Le message est clair: le risque de voir survenir des effets indésirables ou des troubles du développement chez en enfant en bas âge suite à une vaccination est bien plus faible que celui de ne pas le vacciner, ce qui l'expose au danger de maladies infectieuses qui peuvent être dévastatrices et même mortelles.