La non-application de l'accord conclu avec la direction sur la promotion des agents et l'augmentation de la prime de restauration sont les raisons de cette grève sans préavis qui a débuté hier et qui se poursuit aujourd'hui Mardi 19 septembre matin, les nombreux clients de La Poste de la rue de Rome sont refoulés les uns après les autres devant le portail d'entrée fermé de l'établissement sans aucune indication ni sur la durée de fermeture, ni sur les motifs. Laissant le pauvre citoyen tunisien sur le carreau, pantois, abattu et résigné...La dernière grève de La Poste, voilà plus d'un an, en date du 16 juin 2016, émanait d'un élan de solidarité du personnel afin d'obtenir la libération de leur camarade emprisonné dans une sombre affaire avec un juge, à Tozeur. Cette fois-ci, la grève sans préavis de 48 heures, décrétée le lundi 18 septembre, a des allures de revendications sociales. Dans une déclaration téléphonique à La Presse, le représentant et coordinateur de la Direction générale de La Poste Tunisienne fait part de son agacement face à l'absence de conscience professionnelle des employés : «La grève fait suite à des demandes d'octroi d'indemnités et de promotions. Dans la carrière de tout employé de La Poste, après huit années de service, il est automatiquement octroyé une promotion sur la base de l'ancienneté. Mais une partie du personnel veut réduire cette période afin de bénéficier plus rapidement de cet avantage. Ce qui n'est pas raisonnable. Le budget annuel de La Poste est englouti à hauteur de 80%, par les charges de la masse salariale. Si l'on sait que les promotions internes représentent 2% du coût budgétaire, on va arriver à un seuil alarmant de charges sociales. Dans une prochaine période, on pourrait assister au non-paiement des salaires». De son côté, Habib Mizouri, secrétaire général de La Poste relevant de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), a déclaré à l'agence TAP que «le maintien de la grève est confirmé en raison de l'absence d'un accord lors de la réunion, tenue lundi, entre le ministre des Technologies de la communication et de l'économie numérique et le syndicat», a-t-il précisé. Mizouri a indiqué qu'il «était possible d'éviter la grève en trouvant quelques solutions, mais le ministre a quitté la réunion». Tout en pointant la responsabilité du ministère dans l'échec des négociations, Mizouri a déploré l'absence du sérieux de l'autorité de tutelle dans le traitement de ce sujet. Parmi les raisons évoquées de cette grève par M. Mizouri: la non- application de l'accord conclu avec la direction sur la promotion des agents et l'augmentation de la prime de restauration. Ce mouvement vient aussi dénoncer, selon lui, la présence d'entreprises actives d'une manière illégale dans le domaine du Rapid-poste en plus du manque des moyens et des effectifs dans les différents bureaux de La Poste. «Entre 500 et 700 fonctionnaires dans La Poste sont mis à la retraite sans être remplacés», a-t-il déploré.