Simone compte revoir sa ligne de défense, et aussi la stratégie de l'attaque pour passer en demi-finale. Le match retour de ce dimanche contre la Mouloudia sera-t-il l'ultime chance donnée à Marc Simone ? A priori, oui, même si le coût de la sortie de l'Italien est élevé et que le CA, dans l'état actuel des choses, est incapable de lui verser l'indemnité de sortie. L'entraîneur italien, après avoir bien démarré, a fait marche arrière en étant incapable de trouver la bonne formule. Les résultats du CA sont faibles et «incroyables» pour un club aussi populaire et aussi grandiose. Trois défaites de suite, c'est quelque chose qui devient une «routine» ces deux dernières saisons. Simone, qui a débarqué dans une équipe bien en jambes et qui a bien terminé sa saison, est, aujourd'hui un homme contesté. Qu'est-ce qu'on lui reproche au juste après la dernière défaite contre la Mouloudia ? Justement, on lui reproche ses changements fréquents de tactique (du 3-4-3 au 4-3-3 en passant par le 4-2-3-1) et aussi de joueurs. Les résultats n'ont pas suivi et la manière aussi. Samedi dernier, l'Italien a pris le risque de chambarder l'axe défensif en alignant un Tka très loin de la forme et remplaçant durant des mois. Opoko, qui n'a pas démérité, avait besoin d'un Jaziri joueur sobre ou de Ifa, défenseur solide, pour parer aux attaques de la Mouloudia. Agrebi à droite aussi n'était pas le bon choix. Il avait un excès de poids et beaucoup de peine à contrer les milieux de couloir adverses. Et franchement, si le CA, qui alterne le bon et le moins bon, veut passer le cap de la Mouloudia, il faudra d'abord soigner la défense. Pour le match retour, Simone compte utiliser Jaziri à l'axe (ou Ifa), alors qu'à droite, le mystère Belkhither se poursuit. L'Algérien était indétronable avec Chiheb Ellili en fin de saison, mais maintenant il devient indésirable malgré ses progrès et son apport offensif. Belkhither a payé cher l'échec du 3-4-3. Il l'a payé lui seul. Dans les bois, Dekhili n'est pas disqualifié, le compteur des cartons est remis à zéro après le premier tour. Mais Dekhili, qui ne convainc plus personne, a-t-il encore le moral pour évoluer devant le public clubiste à Radès? Ça va être un choix pénible, même si Charfi a ses chances de partir d'entrée. Ça va être une course à deux pour la place la plus chère et la plus importante dans le onze de départ. Renverser la vapeur et y croire Ce n'est pas une conjoncture favorable pour le CA en ce moment. Un président de club contesté et en pleine tourmente, des finances assez précaires, un effectif réduit en coupe de la CAF et un public qui en a ras-le-bol de voir son équipe enchaîner les revers, ce match face à la Mouloudia représente beaucoup pour le CA. Une qualification aidera énormément l'actuel bureau directeur (ou ce qu'il en reste après la vague de départs) et Simone à mieux préparer l'après-trêve. Un autre scénario risque de mettre fin à tout un «système» sportif défaillant. Riahi sait bien qu'une élimination à ce stade de la compétition vaudra la fin de son époque (une époque pleine de controverses et de mauvais choix). Ce n'est pas lui seul qui joue sa place, il y a aussi Marco Simone qui doit «inventer» quelque chose, aux yeux du public, pour gagner 2-0 ou un score qui permet de se qualifier. L'Italien est un entraîneur dos au mur. Il doit composer avec une équipe où il y a des joueurs de qualité, comme Darragi, Chenihi ou Khelifa (trio offensif qui porte les espoirs), mais où il y a aussi des carences indiscutables. L'apport faible des latéraux, les erreurs défensives de placement font que la mission ne soit pas à la portée. Mais un stade de Radès où il y aura 40.000 supporters avertis et fervents, ça peut faire basculer les choses. Les choix ne sont pas larges devant Simone qui devra trancher entre Ben Yahia et Ayadi et qui devra motiver ses joueurs pour qu'ils se surpassent. C'est ce dont ont besoin les joueurs du CA en ce moment à côté des changements.