Me Leïla Haddad, avocate des victimes touchées par les tirs de chevrotine lors des évènements de Siliana, en 2012, a déclaré avoir fait appel, hier, du jugement rendu par le Tribunal militaire du Kef. Jointe par l'agence TAP, Me Leïla Haddad a indiqué qu'en vertu de la décision de clôture de l'enquête, rendue le 13 septembre, seuls quatre cadres sécuritaires ont été transférés devant la chambre d'accusation. Ils sont accusés, a-t-elle ajouté, de violence ayant entraîné une incapacité physique de plus de 20 % et pour avoir, sans motif légitime, fait usage de violences envers des personnes dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de leurs fonctions, conformément aux articles 219 et 101 du Code pénal. Elle a expliqué avoir fait appel de cette décision parce que celle-ci ne concerne que quatre sécuritaires sans toucher les cadres dirigeants du ministère de l'Intérieur qui avaient, à ce moment-là, donné les instructions, à commencer par le ministre de l'époque (Ali Lâarayedh), le directeur de la sûreté nationale, le directeur général des brigades d'intervention, le chef du district de la sûreté nationale de Siliana et le gouverneur de Siliana. Les incidents de Siliana remontent à novembre 2012 sous la Troïka. Ils avaient opposé des manifestants aux forces de l'ordre sur fond de revendications sociales pour l'emploi et le développement de la région. Des centaines de personnes ont été blessées par des tirs de chevrotine dont plusieurs jeunes qui souffrent de séquelles (perte partielle ou totale de la vue).