«Hier, j'ai reçu un coup de téléphone de Monsieur Hamdi Meddeb qui m'a demandé de continuer à la tête de l'équipe fanion de l'EST. J'ai été très touché par ce geste émanant d'un grand monsieur, dont l'amour et le dévouement pour l'Espérance sont immenses. Du coup, j'ai totalement changé de cap car j'étais sur le point de donner une conférence de presse dont l'objet aurait été tout autre que de dire que je vais poursuivre ma mission à l'EST après la cuisante élimination dans le cadre de la Champions League face à Al-Ahly», annonçait Faouzi Benzarti. Ce fut l'âme-même de la conférence de presse donnée hier au Stade olympique d'El-Menzah par le coach de l'EST que tout le monde donnait pour partant après la défaite, ô combien amère, de samedi dernier pour le compte des quarts de finale de la plus prestigieuse des compétitions continentales. Ce fut donc à un déroutant «j'y suis, j'y reste» que les nombreux médias et journalistes présents ont eu droit de la part de l'entraîneur «sang et or» à qui on voulait faire porter le chapeau de la nouvelle déconvenue de l'EST. «Il n'est pas de ma nature de me dédire ni de nier ma responsabilité si je me considère fautif ou responsable de quoi que ce soit. Je suis vraiment désolé de ne pas avoir donné la joie aux supporters de l'EST quant au trophée de la Champions League qu'ils chérissent plus que tout autre sacre. Mais on n'y peut rien, c'est la loi, parfois cruelle, du football. Même les plus grands clubs du monde ont tous essuyé ce genre de revers dur à avaler. L'EST est un grand club. Il le restera toujours et il saura se ressaisir rapidement car il a derrière lui de grands hommes, à leur tête Monsieur Hamdi Meddeb. J'allais assurément annoncer mon divorce définitif avec le football en Tunisie. Mais grâce à Si Hamdi je vais continuer». Pour ce qui est de la responsabilité des joueurs dans cette désillusion ressentie par la large famille espérantiste, Faouzi Benzarti ne veut pas chercher de boucs émissaires. Pour lui «plusieurs joueurs sont responsables par les fautes banales qu'ils ont commises. Sans citer de noms, je dirais que les footballeurs tunisiens, en général, pèchent par leur manque d'endurance et d'application, contrairement à leurs homologues européens par exemple. J'ai souvent entendu dire que les joueurs de l'Espérance sont exténués ces derniers temps. Il n'en est rien. Chaque joueur est soumis à un contrôle médical et physique hebdomadaire. Et celui chez lequel on décèle des signes de fatigue sera automatiquement épargné. Mais le vrai problème des joueurs de l'EST, ces derniers temps, il est d'ordre mental et psychologique. Ils sont stressés en raison de la forte sollicitation avec leur club et avec l'équipe nationale. Ils sont sous l'emprise du stress». Interrogé pour ce qui concerne la titularisation «hasardeuse» de Moez Ben Chérifia, qui était amoindri physiquement, Benzarti a répondu que «pour moi, aucun joueur n'est convoqué qu'avec l'aval du médecin de l'équipe. De plus, Moez c'est la grande expérience. Il est rompu à ce genre de mission délicate. Bref, il faut savoir tirer les enseignements de ces contre-performances et aller toujours de l'avant».