A-t-on expliqué à l'électeur et à l'enfant à quoi sert un maire ? Les élections municipales auront lieu le 25 mars 2018, a annoncé, hier, Anouar Benhassan, président provisoire de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), lors d'un point de presse à Tunis. En attendant que les partis politiques s'entendent sur la date définitive des élections, les militaires et sécuritaires devraient s'acquitter de ce devoir national le 18 du même mois, d'après la source précitée, qui s'exprimait à l'issue d'une rencontre à huis clos avec des représentants de la présidence de la République, de la présidence du gouvernement et des partis politiques. La réception des candidatures pour ce scrutin aura lieu du 2 au 9 janvier de l'année prochaine. Tandis que la campagne électorale s'étendra du 03 jusqu'au 23 mars. Se répétant quelques mois après avoir fait part du même calendrier électoral, l'Instance électorale tunisienne a indiqué avoir pris cette décision après s'être assurée des conditions propices à la tenue d'élections libres et transparentes. Discorde autour du calendrier électoral Sauf que l'arrière-plan politique demeure entaché de brumes, du fait des réserves émises par bon nombre de représentants des partis concernés par cette opération électorale, lors de la réunion qui a précédé le verdict de l'Isie. Sept ans ou presque après la révolution du 14 janvier 2011, les communales avaient été fixées pour le 17 décembre dernier avant d'être reportées pour mars prochain. L'Isie a connu des troubles après la démission de son président ChafiK Sarsar et de ses deux membres Lamia Zargouni et Mourad Ben Moulah, invoquant des différends internes. Alors que les deux membres ont été remplacés, le poste du président reste vacant bien que l'article 16 de la loi organique n° 2012-23 du 20 décembre 2012 stipule : « En cas de vacance fortuite dans la composition du Conseil de l'Instance supérieure indépendante pour les élections pour décès, démission, révocation, invalidité ou abandon, le Conseil de l'Instance constate la vacance et en dresse un procès-verbal spécial qu'il transmet joint à tout le dossier à l'Assemblée législative. Celle-ci, à la demande du président de l'Instance ou de la moitié des membres du conseil, comble la vacance conformément aux procédures prévues par l'article 6 de la présente loi». A quoi sert un maire ? Aujourd'hui que l'Isie a dit son mot, les Tunisiens éliront donc prochainement 350 maires et plus de 7200 conseillers municipaux. Le nombre de ces derniers par commune varie en fonction du nombre des habitants. Reste à savoir si le Tunisien de la capitale ou encore de la ville et du village sait à quoi sert un maire. A-t-on déjà expliqué à l'électeur et à l'enfant à quoi sert vraiment un maire en Tunisie post-révolutionnaire? A la tête du conseil municipal, ce même maire doit œuvrer pour les intérêts de sa commune. Et qui dit intérêts de la commune dit équiper les écoles, entretenir les établissements culturels et les monuments historiques, refaire les trottoirs, améliorer la planification urbaine de sa petite ville, aider les vrais nécessiteux et préserver l'ordre. L'élection du maire et des conseillers municipaux revient, du reste, aux électeurs, censés les sélectionner pour le bien de la commune. Mais quand les électeurs ignorent tout des conditions garantes de leur bien-être et de l'intérêt de leur commune, quel sens donner à ces élections ?