Le mois de juin dernier, l'hôpital Charles-Nicolle a été ébranlé par l'histoire d'une transplantation de rein subie par une patiente et qui s'est accompagnée de complications survenues après l'acte chirurgical. En éternuant, la jeune femme avait, en effet, rejeté le greffon à travers la paroi de l'épiderme sous laquelle il a été logé. S'il a pu être aussi facilement expulsé à l'extérieur du corps de la jeune femme, c'est parce que les médecins ont été obligés de retirer quelques points de sutures de l'incision pratiquée au niveau de l'organe transplanté, qui avait fini par s'infecter. Les médecins ont laissé la plaie partiellement ouverte après l'opération pour pouvoir dégager le pus et assurer la cicatrisation dirigée de la peau par l'effet des soins apportés au quotidien. Mais le mari de la jeune femme ne semble pas convaincu. Ce dernier crie à l'erreur médicale et impute la dégradation de l'état de santé de la patiente aux mauvaises conditions dans lesquelles elle a été hospitalisée. Une version que réfute totalement le ministère de la santé qui a donné sa version officielle. Selon le Dr Taha Zine El Abidine, directeur de l'inspection générale au ministère de la santé, les complications survenues suite à la transplantation du greffon n'auraient aucun rapport avec l'acte médical qui a été pratiqué sur la patiente. Bien que le donneur était parfaitement compatible, augmentant, ainsi, les chances de réussite de l'opération, la jeune femme était pourtant un sujet à risque en raison de l'état de ses vaisseaux très fragilisés par les séances d'hémodialyse qu'elle a suivies pendant vingt-deux ans. Lors de l'opération de transplantation, le greffon a été fixé aux vaisseaux qui le relient à l'un des uretères. Or, l'état d'effritement dans lesquels se trouvent ces derniers a rendu la fixation fragile et difficile.Lorsque la jeune femme a éternué, le greffon nécrosé à cause d'une mauvaise vascularisation est sorti par la paroi entrouverte nettoyée quotidiennement par le personnel hospitalier pour dégager le pus. «Une enquête est actuellement en cours. Aujourd'hui, une commission multidisciplinaire constituée d'urologues, de chirurgiens et de néphrologues est en train d'évaluer l'état des lieux de la transplantation en Tunisie», conclut Dr Zine El Abidine.