Monopole de la balle, assise défensive, mental de gagneur et rôle des cadres, une place en finale passe par ces clefs. Rien n'est encore joué, cependant... Marco Simone et ses joueurs joueront ce dimanche face à Supersport United le match le plus long, le plus exigeant de la coupe de la CAF. Pour certains, c'est même plus difficile que la finale en cas de qualification. On s'explique. Le CA sera favori et aura une énorme pression sur les épaules pour gagner et faire le jeu contre un adversaire qui paraît aussi imprévisible que léger en défense. Ce score de 1-1 à Pretoria est bon à prendre mais en même temps, c'est un score piège et l'histoire nous montre que nos clubs ont souvent raté le match retour après avoir ramené un nul de l'extérieur. Ce match aller a été riche en enseignements également. Autant il y avait du bon à retenir, tel que la bonne première mi-temps et le réalisme qui a permis à Khelifa et ses équipiers de marquer et de menacer l'adversaire chez lui, autant, aussi, la passivité défensive et la distraction en fin de match étaient si frustrantes. Pas encore un volume de jeu qui rassure du côté des Clubistes, et la preuve, l'équipe ne peut pas encore bien tenir la balle, même contre des adversaires prenables. Mais grosso modo et étant donné le contexte particulier dans lequel évoluent Simone et ses joueurs (problèmes financiers, un président «assiégé» et «étouffé», effectif réduit...), on peut dire que ce 1-1 est un résultat assez probant. Mais rien n'est encore gagné : les Sud-Africains, qui savent jouer les contres et la transition, comptent sur des joueurs dangereux comme Brooky. En plus, les clubs sud-africains savent se déplacer en Afrique. Les idées de Marco Simone L'entraîneur clubiste a avoué à son entourage qu'il n'est pas encore satisfait de la manière de jouer de ses joueurs. Les résultats en coupe de la CAF sont sa seule satisfaction, mais le CA qu'il voit jouer n'est pas forcément le CA qu'il aimerait voir jouer avec ses idées de jeu. L'ex-joueur du Milan AC, et celui qui s'est entraîné avec Sacchi et Capello, et qui n'a pas un CV brillant comme entraîneur, est un adepte du foot offensif où son équipe joue l'attaque avec intelligence et pose le jeu. Pour ce CA, on a le «modèle» inverse : une équipe qui joue mal, qui joue direct, qui ne charme pas, mais qui joue avec le cœur. D'ici le retour, l'Italien aura pris 3 semaines pour préparer son match le plus difficile comme entraîneur du CA. Il a mis beaucoup de temps dans les entraînements pour améliorer la qualité de la relance et de la construction. Il a même dit dans les coulisses qu'il est confiant dans le potentiel de son équipe et les qualités de ses joueurs. Jouer plus court, plus fin et attaquer dès les premières minutes seront les «paradigmes» de Marco Simone. Au CA, on ne veut pas entamer le match dans le peau du favori qui avec un 0-0 peut se qualifier. Le message de Simone à ses joueurs était clair et ferme : «Gagnez avec un bon score et méritez votre qualification en finale!». La carte Rusike Evoluant sans avant-centre de métier, le CA a compté sur Khelifa pour jouer ce rôle. Mais on sait tous que c'est un joueur qui aime évoluer sur le couloir gauche. Le retour surprenant du joueur rebelle Rusike, qui n'a pas encore résolu le problème de ses arriérés avec les dirigeants clubistes, est une bonne nouvelle pour Simone. Bien qu'inactif pendant une bonne période, ce joueur a profité des deux dernières semaines pour retrouver le tempo. Une course contre la montre se fait au CA pour le récupérer ce dimanche. Si ce n'est pas possible d'entrée, Rusike, athlétique et qui cause à ses adversaires des problèmes avec ses appels et son abattage, peut être une carte utile en cours de jeu. A part Hammami, blessé, l'ensemble clubiste est bon pour le service. Il y aura une abondance en attaque pour le coach italien qui sait bien que son équipe doit marquer. Trois points à noter alors : Chenihi peut ne pas partir d'entrée, surtout après sa petite prestation à l'aller, le 4-3-3 semble être le plan qui permet de faire l'équilibre entre le devoir d'attaquer et le souci de défendre, et enfin une défense à reconduire et qui s'améliore surtout après la bonne prestation de Atef Dkhili à l'aller. Encore cinq jours de préparation pour un CA qui, aux yeux de son entraîneur, doit allier jeu et résultat, et qui va jouer dans un stade de Radès enflammé et voué à sa cause. Tout se passera dans la tête sans doute.