L'ESS et son adversaire de ce dimanche, Al Ahly, ne veulent concéder aucun avantage l'un à l'autre. La guerre psychologique bat son plein. A Sousse, la ferveur est à son paroxysme. On annonce une véritable ruée vers Alexandrie. Les agences de voyages se frottent les mains à la faveur de l'aubaine constituée par la deuxième manche du derby nord-africain Al Ahly du Caire-Etoile Sportive du Sahel prévue ce dimanche à 18h00, à Borj El Arab. Les autorités égyptiennes ont pris les devants en réservant cinq mille places aux fans étoilés qui vont bénéficier de la possibilité d'accéder gratuitement au stade sur simple présentation du passeport. Le principe de réciprocité se trouve ainsi appliqué par les deux clubs, puisque, le 1er octobre, à l'occasion du match aller (2-1 en faveur de l'ESS), les fans égyptiens ont pu de la même façon accéder gratuitement au stade olympique de Sousse. L'enceinte de la banlieue d'Alexandrie, Borj El Arab, va en tout cas être copieusement garnie. En effet, ce sont 50 mille spectateurs qui seront au total autorisés à prendre place sur les tribunes. On sait que la capacité d'accueil de ce stade peut arriver jusqu'à 86 mille places. Œuvre de déstabilisation La guerre psychologique a commencé depuis la fin du premier round. Tout un chacun sait combien les médias des rives du Nil manient habilement l'art de l'intox en «distillant» ingénieusement des informations ayant trait à des offres (presque toutes imaginaires) parvenues aux joueurs les plus recherchés de l'ESS, Mohamed Amine Ben Amor et Hamdi Nagguez en tête, que ce soit de la part d'Al Ahly, de son rival historique, Zamalek ou même d'Europe. On sait qu'il n' y a rien de mieux pour déstabiliser le joueur le plus fort psychologiquement. Achour forfait ? Dans un tel contexte d'espionnite, on ne sait pas s'il faut accorder du crédit à l'annonce du possible forfait du capitaine et milieu récupérateur d'Al Ahly, l'expérimenté Houssam Achour. Officiellement, blessé avant-hier devant Arraja (contracture), il doit subir une IRM pour déterminer la nature de sa blessure. Dans ce match décalé de la 3e journée du championnat d'Egypte, le tenant du titre s'est imposé confortablement (4-1) grâce à des réalisations d'Ahmed Fethi, Moômen Zakaria, Junior Ajayi et Saâdeddine Samir. Amrou Soulia a été ménagé. «Il a joué dernièrement un grand nombre de rencontres et a besoin de souffler», argue le coach Houssam Badri. Rétablis, Abdallah Said et Walid Souleymane devaient reprendre hier les entraînements. A un certain moment, pourtant, on a annoncé Souleymane forfait pour le choc de dimanche à cause d'un genou récalcitrant. C'est dire à quel point on s'emploie à mener son adversaire sur de fausses pistes. «Walid Azaro n'a pas marqué lundi, il souffre d'un manque d'efficacité. Toutefois, le Marocain reste une valeur sûre. Il est capable de déstabiliser les défenses les plus hermétiques, comme le souligne sa passe décisive sur le but d'Ajayi lundi contre Arraja», observe Badri. En tout cas, Al Ahly n'a pas bénéficié hier d'un jour de repos, enchaînant une séance d'entraînement au complexe d'Al Jaziri le lendemain même d'un match de championnat. Attaque : l'embarras du choix Vainqueur dimanche dernier en amical de l'Etoile Sportive de Métlaoui (2-1: buts d'Alkhali Bangoura à la 50' et Amrou Maraï à la 80'), l'ESS cherche à trouver une forme resplendissante lors de son match le plus important de cette première partie de la saison. Avec le retour de suspension du Brésilien Diogo Acosta, le coach français Hubert Velud aura à choisir entre trois attaquants: Diogo, l'Egyptien Amrou Maraï et Amine Chermiti que le club cairote connaît parfaitement. En effet, en 2007, il était de l'expédition étoilée qui humilia les Ahlaouis sur leur pelouse (3-1) en finale retour de la même compétition. Dimanche dernier, dans la dernière répétition avant Alexandrie, le staff étoilé a aligné au départ un trio d'attaque composé d'Alkhali Bangoura, Ihab Msakni et Diogo Acosta. La formation alignée est la suivante: Mathlouthi (Krir)- Brigui (Ben Belgacem), Abderrazak (Mbé), Boughattas, Konaté- Trabelsi, Kechrida, Lahmar- Bangoura (Amri), Msakni (Chermiti), Acosta (Maraï). Dix ans après, l'ESS rêve de renouer avec le sacre africain le plus prisé devant le même Al Ahly. De cet exploit-là, il ne reste plus que deux rescapés : le gardien Aymen Mathlouthi et l'avant-centre Amine Chermiti.