Au-delà du résultat réussi par l'ESS face à Al Ahly (2-1), la manière et l'esprit de gagneur des Etoilés étaient tout juste épatants. Abstraction faite de l'issue finale de la double confrontation en demi-finale de la Champions League entre l'ESS et Al Ahly, l'«Etoile» aura brillé de mille feux sur plus d'un chapitre. Elle aura donné une belle leçon à tous les footballeurs tunisiens et particulièrement à tous ceux qui ont pris l'habitude d'être gonflés à bloc ou de redouter outre mesure un adversaire, aussi huppé soit-il, avant un match. L'ESS nous a vraiment réconciliés avec le comportement normal d'une équipe à laquelle est confiée la mission de représenter le pays. C'est qu'il y a lieu de réapprendre à nos clubs que le fait de prendre part aux compétitions continentales ou internationales demande beaucoup de bravoure et de confiance en soi. Ce fut tout simplement le cas de la belle leçon donnée, dans ce sens, par l'équipe première du Sahel qui a très honorablement négocié son duel avec le «géant» africain d'Al Ahly lors du match aller comptant pour les demi-finales de la plus prestigieuse des compétitions continentales. La majorité des férus du ballon rond en Tunisie et même dans le monde arabe croyaient qu'Al Ahly n'allait faire qu'une bouchée de l'ESS après avoir, une semaine auparavant, éliminé l'EST dans son propre antre. Dès les premières minutes de la rencontre de Sousse, dimanche dernier, les Etoilés se sont montrés suffisamment armés et enthousiastes pour imposer leur loi à leurs vis-à-vis égyptiens. Et hormis la bourde impardonnable du défenseur Zied Boughattas qui a coûté le but encaissé par l'ESS à la 66', le rendement de toute l'équipe sahélienne était à la fois impeccable et très réconfortant. En témoignent les deux buts de la victoire réalisés par Alaya Brigui dès la 16' et Amine Ben Amor à la 74'. Bien plus que le résultat positif enregistré par l'ESS, c'est surtout l'esprit avec lequel ses joueurs ont affronté l'«ogre» égyptien dont la suprématie s'est encore une fois avérée surfaite. D'ailleurs, les joueurs de l'Espérance Sportive de Tunis doivent s'en mordre les doigts car leur peur de perdre devant ce colosse aux pieds d'argile leur a finalement coûté très cher. Les Etoilés, grâce à leur esprit de gagneur très «culotté», et à leur bonne application tactique, ont su prouver que la Tunisie possède plus d'un grand club qui impose le respect et qui est capable de gagner devant un gros calibre que tout le monde redoute. Que d'atouts pour l'ESS ! Désormais, Al Ahly est remis à sa place après la gifle qu'il a reçue de la part de l'ESS. Il est vrai que le but qu'Al Ahly a marqué à Sousse pourrait avoir son pesant d'or et que la tendance pourrait bien basculer en sa faveur, car tout peut arriver en football. Mais ce qu'Al Ahly sait désormais, c'est qu'il aura affaire au Caire à un véritable casse-dents. Outre la bravoure et le courage avec lesquels l'Etoile a joué à l'aller de cette demi-finale africaine, il ne faut pas passer sans mettre en exergue l'apport du coach Hubert Vélud qui a su comment contrecarrer le système de son homologue, l'Ahlaoui Houssam Al Badri. En effet, grâce à la taille de ses deux défenseurs Omar Kouaté et Zied Boughattas et ses deux valeureux latéraux Hamdi Naguez et Ghazi Abderrazak, tous les assauts offensifs menés d'habitude sur les ailes par Al Ahly étaient voués à l'échec. Mais ce qui rassure le plus, c'est le rapprochement des compartiments étoilés ayant privé les Egyptiens des espaces qu'ils souhaitaient trouver. Il y a aussi la fraîcheur physique des joueurs de l'ESS et la valeur technique très importante de ses joueurs, notamment Aymen Ben Amor, Bangoura, Aymen Trabelsi et Amrou Maraï qui ont permis à l'équipe sahélienne de mener la danse à un rythme soutenu et de ne laisser que des miettes à leurs homologues. Avec un esprit et un système pareils, l'ESS saura aisément tirer son épingle du jeu au Caire même car elle tient déjà le taureau par les cornes.