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«Cela a tous les airs d'un guet-apens !» Affaire de tentative de corruption sur des joueurs de l'ASG — Le président du SG, Sabeur Jemaï, met les points sur les «i»
L'affaire de tentative de corruption présumée sur des joueurs de l'Avenir Sportif de Gabès continue de faire couler beaucoup d'encre et de salive. Le Stade Gabésien se trouve dans de mauvais draps, suite à la plainte déposée par le voisin de la Zliza visant le vice-président Nabil Moussa et le président d'honneur Mohamed Ayachi Ajroudi. Le président du SG, Sabeur Jemaï, se dit choqué et atterré, et évoque en même temps une embuscade tendue. Il défend farouchement le grand mécène de la Stayda, Ajroudi, dont il craint que cette histoire ne le fasse définitivement fuir des milieux sportifs. Sabeur Jemaï, vous devez avoir ressenti beaucoup d'embarras en apprenant à deux jours du derby gabésien les détails de cette affaire? Plutôt que l'embarras, cela a été un choc extrême. J'ai cherché à comprendre auprès du vice-président Nabil Moussa qui se trouve au cœur de cette affaire. Il m'a dit qu'il a été diaboliquement «entraîné» dans ce scandale. On lui a tendu un guet-apens dans lequel il était tombé. Visiblement, c'est ce qui s'est passé. Il suffit d'écouter attentivement l'enregistrement sonore qui a fait éclater le scandale pour se rendre compte qu'on voulait amener quelqu'un sur des sables mouvants, qu'on cherchait à impliquer des gens. Peut-être voulait-on m'impliquer également, qui sait ? Etes-vous étonné par le rôle que votre président d'honneur, Mohamed Ayachi Ajroudi, est présumé avoir tenu ? Ecoutez, Ajroudi se trouve depuis plus d'un mois à l'étranger pour ses affaires. Chaque fois ou presque où je le contacte au téléphone, il ne me répond pas. Il mène un rythme marathonien dans ses affaires. El Haj Ajroudi n'a rien à faire avec ce scandale. Je ne sais pas pourquoi certains tiennent coûte que coûte à l'impliquer dans cette affaire. Ce faisant, on veut nuire indirectement au SG en le privant du soutien décisif de son président d'honneur. Ajroudi a été notre unique soutien financier dans les temps difficiles. Son soutien a atteint plus d'un million de dinars. En début de saison, quand nous étions au bord du naufrage financier, il a été de notre côté. Quelle a été sa réaction quand le scandale a éclaté ? Il m'a dit : «Qu'ils aillent présenter leur plainte. S'ils y a des gens qui ont une seule preuve que j'ai proposé des sommes d'argent pour «acheter» la bienveillance des joueurs de la Zliza, qu'ils la présentent». Car lui-même entend présenter une plainte contre ceux qui veulent lui nuire et salir sa réputation. Il m'a avoué nourrir des regrets pour avoir intégré le domaine du football. J'ai senti chez lui un désir de se retirer du foot, une volonté de ne plus soutenir le sport. «J'arrive pour aider les clubs sportifs et la jeunesse, et me voilà dans l'embarras !», m'a-t-il dit. Est-il vrai que Ayachi Ajroudi a proposé un montant d'un million de dinars en contrepartie de l'obtention d'un acquittement à l'amiable ? Il n'en a jamais été question. Lui-même, il me l'a confirmé. Les pages Facebook prennent le dessus sur la page officielle d'un club. Il y a une cinquantaine de pages sous différentes appellations qui prétendent parler au nom du SG. Je ne sais pas où les gens tiennent ce genre d'information. L'intention est claire : on veut mêler le nom d'Ajroudi à cette affaire. Des gens imaginent notre président d'honneur capable de payer un milliard contre l'obtention de son acquittement. C'est du n'importe quoi. Cela aussi explique en partie pourquoi Ajroudi se dit aujourd'hui: «Qu'est-ce que je viens faire dans l'univers du football ?». Il a plein de regrets de ce côté-là. Qu'en est-il de la réaction de Nouri Moussa, le vice-président, que l'enregistrement sonore présente en train de «marchander» avec le joueur de l'ES Zarzis, Ziad Chaouch ? Il va donner une déclaration où il va expliquer ce qui s'était passé. Lui seul peut le faire de la manière qu'il entend. Le SG avait-il vraiment besoin de soudoyer deux ou trois joueurs adverses pour gagner le derby ? Non, il n' y a aucune explication à cela. Nous avons effectué de très bons recrutements. Nous avons changé d'entraîneur pour faire redécoller l'équipe. Malheureusement, les joueurs ont négocié le derby très affectés moralement par cette affaire. Notre réputation reste toutefois intacte. Nous n'avons aucun antécédent du genre. Depuis notre accession en L1, nous montons en grade grâce aux sacrifices de tous les dirigeants, y compris Nouri Moussa. Les anciens membres et le bureau actuel font des miracles. Ahmed Mestiri a énormément servi son club. La Stayda est devenue un exemple pour beaucoup de clubs. Il y a eu une faute, Allah Ghaleb ! Malheureusement, cette affaire doit pour un temps vous détourner de vos soucis inhérents au financement de vos activités ? Oui, et ce d'autant plus que le Groupement chimique tunisien a récupéré l'argent dépensé dans l'aventure de la coupe de la Confédération qui est de l'ordre de 540 mille dinars. Pourtant, nous croyions qu'il consentait à cette occasion un effort supplémentaire en nous accordant une subvention spéciale, en dehors de celle annuelle. Cela nous a causé un grand déséquilibre financier. Un message que vous voudriez adresser au public «vert et blanc» ? Je lui demande davantage de soutien pour ses couleurs. Son association poursuivra inlassablement son rôle éducatif et de promotion sociale. Malgré ce genre d'accrocs, et malgré toutes les difficultés financières. Aujourd'hui, il n' y a plus de recettes ni aux guichets ni provenant des sponsors. Sur un budget de 3,5 millions de dinars, le ministère nous apporte 300 mille dinars par an. L'émission de chèques sans provision sont le quotidien des clubs qui ne savent plus à quel saint se vouer. Les joueurs, désemparés, se rabattent de plus en plus sur les grèves des entraînements. Il n' y pas de politique sportive claire appliquée aux clubs, notamment sur le plan financier. Cela ne peut plus durer. Après cette affaire, la vie continue, non ? Sans doute. L'affaire a pris des proportions démesurées. «Allah Ghaleb». Elle a été grossie alors que nous sommes tous tendus vers un destin national: la qualification en Coupe du monde après deux éditions d'absence. Je voudrais enfin demander à Haj Ayachi Ajroudi de ne pas se laisser trop marquer par les embarras que ce malheureux épisode peut lui causer, et de poursuivre son précieux soutien au SG. Surtout que le professionnalisme instauré dans notre football est boîteux.