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Lassaad Dridi (ex-entraîneur du SG et du ST) : «Les grands clubs doivent croire aux jeunes entraîneurs!»
L'invité Du Lundi
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 12 - 2016

Lassaâd Dridi vient de quitter le Stade Gabésien qu'il a fait accéder à un nouveau palier. Il compte rebondir dans les plus brefs délais, les offres ne manquant guère.
Dans un entretien accordé à «La Presse», il parle de la Stayda, de ses supporters et dirigeants, de son bilan à Gabès, de son ancien club, le Stade Tunisien, et de sa passion formidable pour le foot.
Lassaâd Dridi, vous venez de quitter le Stade Gabésien après presque une année d'exercice. S'agit-il vraiment d'une séparation à l'amiable, ou vous a-t-on plutôt poussé à partir?
Cela fait plusieurs semaines que j'avais envie de partir. Après chaque nouvelle rencontre, je reviens à la charge et exprime à mes dirigeants le désir d'arrêter notre collaboration.
Cela remonte à quand, plus exactement?
Au derby contre l'ASG (1-1) et à ce qui s'en est suivi. Pour une faute commise dans les dernières minutes qui a certes causé l'égalisation de Lamjed Ameur, le défenseur central Ali Hammami a été menacé et dut, la mort dans l'âme, résilier son contrat. Pourtant, il s'agit d'un cadre de la Stayda qui est là depuis plusieurs saisons, qui supporte le poids de toute la défense. A coup sûr l'élément le plus important de l'arrière-garde. Depuis ce derby, l'ambiance s'est particulièrement détériorée. Des clans en étaient arrivés à réclamer le départ du président Sabeur Jemaï. Or vous savez parfaitement les gros sacrifices consentis par celui-ci en faveur du club dans un contexte particulièrement compliqué, y compris, et surtout, du point de vue financier. Jemaï connaît fort bien la vérité de ces campagnes de manipulation, ce qui se trame derrière, pourquoi il est insulté, qui le vise. Dès les premières cinq minutes, les critiques, les huées et les insultes commencent à pleuvoir, c'était devenu irrespirable, une ambiance malsaine, voire infecte.
Peut-être bien que le bilan sportif commençait à se détériorer, non?
Si on analyse sereinement le bilan, il n'y a pas grand-chose à reprocher aux joueurs. Nous étions bien partis pour prendre la troisième place au terme d'une phase aller où nous avons dû jouer davantage à l'extérieur qu'à domicile. Peut-être doit-on regretter le faux pas sur notre pelouse contre le CS Hammam-Lif, mais il faut en échange se rappeler que nous n'avons été battus que par l'EST à l'extérieur, que nous avons battu le CA à Tunis, et fait match nul (3-3) à Béja après avoir accusé un retard de 3-0 à la mi-temps.
Ce genre de remontée, les connaisseurs vous diront qu'il n'arrive qu'en Europe. Quand est-ce que la Stayda a-t-elle réussi à le faire par le passé? Cela me rappelle notre sortie avec le Stade Tunisien devant la JS Kairouanaise où nous accusions un retard de 2-0. Il nous a donc fallu beaucoup de force de caractère et de subtilité tactique pour changer complètement le cours de la rencontre.
En débarquant à Gabès, au mois de janvier 2016, quel objectif vous vous êtes tracé?
Cela faisait un bail que le SG ne gagnait plus lorsque j'avais débuté à Gabès. J'ai dit à mes joueurs que nous devions atteindre un autre palier, ce que nous avons parfaitement réussi. Notre parcours en Coupe de la confédération a été exceptionnel car, croyez-moi, ce n'était guère évident d'éliminer les Guinéens de l'AS Kaloum et les Zambiens de Zanaco, avant de tomber sur le TP Mazembe. Au match aller, nous avons perdu sur un but inscrit à la 4e minute du temps additionnel. Chez nous, nous avons copieusement dominé le prestigieux club congolais et raté un nombre incalculable d'occasions de but. Des détails ont fait la différence, mais on était tombé les armes à la main. L'effectif était insuffisant pour prétendre aller encore plus loin, mais notre motivation était exceptionnelle. L'équipe avait une âme, tout le public poussait derrière ses favoris. C'était comme dans un rêve. Mon objectif était la compétition continentale qui a bouffé énormément d'énergies dans les longs et exténuants safaris. Malgré toutes les difficultés sur le plan local, nous avons assuré le maintien, tout en allant jusqu'aux demi-finales en Coupe de Tunisie. On peut dire que nous avons atteint nos objectifs.
L'effectif actuel vous paraît-il satisfaisant?
A certains postes, il y a quelques joueurs de trop. Dans d'autres, les solutions de rechange manquent, à l'instar de l'axe défensif où le départ d'Ali Hammami laisse un grand vide, ou encore au poste de régisseur. Je crois que ce sont là les priorités de la Stayda au mercato d'hiver.
Comment jugez-vous votre expérience au SG?
Positive. Elle m'a beaucoup appris dans un contexte difficile où d'autres n'auraient sans doute pas tenu le coup. Mais vous savez, mon passage par le Stade Tunisien m'a prémuni contre les crocs-en- jambe et les peaux de banane. Je suis devenu vacciné.
Quel genre de relations entretenez-vous avec les dirigeants gabésiens?
Que ce soit avec le président Sabeur Jemaï, ou avec Nouri Moussa ou Ahmed Mestiri, mes rapports sont excellents. J'ai des arriérés de salaire que le club doit me verser; je ne crois pas qu'on va me les refuser d'autant que ce sont là les fruits de mon travail et de mon effort. Jusqu'à aujourd'hui (jeudi, ndlr), mon contrat n'a pas encore été résilié. J'espère que ce sera fait dans une parfaite entente. Si l'ambiance est bonne, je n'ai pas pour habitude de quitter un club.
Où allez-vous rebondir ?
Les offres ne manquent pas, que ce soit en Tunisie ou à l'étranger : Ahly Chendi (Soudan), Al Najrane (Arabie Saoudite) et Dubaï (Emirats arabes unis) m'ont contacté. Je vise à présent le palier supérieur. Pourquoi pas un grand club tunisien? Les dirigeants doivent croire aux jeunes techniciens. Regardez l'exemple du Club Sportif Sfaxien. Il a toujours donné leur chance aux jeunes entraîneurs : Hamadi Daou, Nabil Kouki, Chiheb Ellili...
A propos du CSS, ne croyez-vous pas qu'il a pris de gros risques en engageant Clausen?
Le technicien argentin en est encore à la découverte de notre championnat. Il est trop tôt pour lui faire imputer la responsabilité de l'élimination en Coupe de Tunisie, à domicile, devant le CSHammam-Lif, de surcroît, dès son entrée en lice. Sfax possède un public formidable, qui aime le foot et le jeu. On ne l'a pas vu remuer ciel et terre et réclamer la tête du président ou de l'entraîneur après une élimination aussi cruelle et amère.
Faouzi Benzarti fait figure de patriarche de la confrérie des entraîneurs du pays. Est-ce le sage de la tribu ?
Il est toujours là. C'est le mérite qui l'impose sur une aussi longue période. Mais, en même temps, il n'est pas inutile que la nouvelle vague d'entraîneurs prenne une chance entière, y compris au sein des quatre grands clubs du pays.
A contrario, Ammar Souayah est de plus en plus contesté à l'EST, le dernier match de Coupe de Tunisie à Hammamet n'étant pas fait pour faire taire la contestation...
L'Espérance de Tunis occupe la première place, et la qualification au play-off est quasiment assurée. N'a-t-il pas le droit de tester des formules, des associations de joueurs, de faire tourner son effectif, de découvrir des solutions de rechange, tout cela dans la perspective du PO? S'il ne le fait pas maintenant, quand est-ce qu'il pourra se livrer à ces expérimentations?
Mais on sait que tout le monde comprend le foot et s'improvise à son tour entraîneur. Attendons les play-offs et les choses sérieuses pour juger la qualité du travail de Souayah. Lequel bénéficie toujours du soutien de son président. Malgré les pressions et l'œuvre des réseaux sociaux.
Je dis bravo à Hamdi Meddeb pour l'exemple de soutien à son entraîneur qu'il donne aujourd'hui.
Que diriez-vous de l'influence de plus en plus croissante des réseaux sociaux dans le foot ?
Normalement, ils servent à rapprocher les fans de leur association en leur facilitant l'accès à l'information. Malheureusement, ils produisent la plupart du temps l'effet contraire en véhiculant un tas de manipulations. En devenant incontrôlables, ils peuvent engendrer de véritables catastrophes.
Le SG va-t-il se qualifier au play-off ?
Il en est capable. En tout cas, si on nous avait laissé travailler tranquillement, nous serions revenus sur l'Etoile de Métlaoui au classement. Nous l'avions battue en championnat. C'est vraiment une bien belle équipe.
Comment jugez-vous le niveau du championnat cette saison ?
Franchement, on n'a pas vu grand-chose. La poule où se trouve le SG est nettement supérieure à l'autre. Elle a d'ailleurs réservé un bien meilleur niveau et un rythme supérieur.
Quelle sera la surprise, cette saison ?
L'Union Sportive de Ben Guerdane. Son coach Chokri Khatoui fait du bon travail avec un ensemble de qualité et volontaire à souhait.
La sélection nationale va-t-elle se qualifier en Coupe du monde Russie 2018 ?
Le plus important, c'est que l'ensemble de la famille du football national soit tout à la fois optimiste et mobilisé. Une qualification au Mondial serait tout bénéfice au niveau des finances, de l'infrastructure, de la motivation...
Votre ancien club, le Stade Tunisien, vous paraît-il en mesure de revenir dès le mois de juin prochain parmi l'élite ?
Oui, il est bien parti pour le faire. Pourtant, en tant que grand club guère habitué aux combats de la Ligue 2, il peut manquer de cette qualité d'adaptation propre aux clubs «abonnés» à la L2. Chaque Stadiste doit laisser de côté les intérêts personnels étriqués. Quel que soit le président, tous les fans doivent le soutenir. L'entraîneur Hédi Mokrani, un spécialiste de la L2, réussit de bons résultats. Il faut toutefois se rappeler à tout moment que l'entraîneur n'est pas le seul facteur autorisant un retour rapide en L1.
Verra-t-on un jour Lassaâd Dridi renouer avec le Stade Tunisien ?
Tout est possible, mais pas dans l'immédiat. N'oubliez pas que c'est mon club, là où j'ai évolué au plus haut niveau. Laissons le temps faire son œuvre. Quoi qu'il arrive, le ST restera toujours un grand club.
Un regret relatif à votre carrière de joueur ?
Oui, celui de ne pas avoir fait partie de l'équipe nationale «A» après avoir été convoqué dans toutes les sélections des jeunes.
Quel joueur aimeriez-vous emmener avec vous dans le prochain club que vous allez entraîner ?
Quelqu'un comme l'ancien pivot camerounais de l'Etoile Sportive du Sahel, Frank Kom, capable de laisser son empreinte grâce à sa volonté, sa sobriété et sa discipline dans le jeu.
Qu'a représenté le football dans votre vie ?
Tout, absolument tout, la passion d'une existence. D'ailleurs, je ne me vois guère dans aucun autre domaine. Certes, le foot n'a pas toujours été indulgent envers moi, il y a eu des hauts et des bas. Je ne peux pas prétendre qu'il a répondu à toutes mes attentes, à chacune de mes aspirations. Mais, j'ai une chance inouïe : celle de pouvoir travailler dans un domaine que j'aime jusqu'à la folie, comme on dit.
Enfin, quelle est, à votre avis, la plaie la plus douloureuse qui torture aujourd'hui le foot tunisien ?
Je pourrais vous répondre que ce sont les ressources financières qui manquent, ou les infrastructures indignes d'un foot professionnel. Toutefois, je placerais la violence, le chauvinisme et l'intolérance en tête des scories qui menacent notre foot. Il faut œuvrer dans un sens où les spectateurs vont au stade pour prendre plaisir et s'épanouir, et non pour faire la guerre et se battre. Un stade, ce n'est pas un champ de bataille.


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