L'Espérance Sportive de Tunis poursuit sa série rose en championnat national et enchaîne avec les victoires, cinq sur cinq jusque-là. La dernière en date, celle d'avant-hier face à l'US Monastir à El Menzah (2-1). Mais la manière reste encore on deçà. Il n'y a pas pire situation pour un footballeur professionnel que de le contraindre à jouer un match officiel à huis clos et de le priver du soutien de ses supporters. Tel fut le cas pour le match EST-USM joué avant-hier dans un stade d'El-Menzah vide comme un manoir hanté, fui par ses propriétaires. C'était un paysage de désolation imposé à la place d'un spectacle dont on a privé des milliers de mordus de football. C'est dans cette ambiance fade et insipide que les «Sang et Or» et les Monastiriens se sont donné la réplique dans le cadre de la cinquième journée du championnat. A ce propos on ne peut pas passer sans dire que le huis clos est loin d'être la meilleure décision pour punir un forfait commis par le public d'un club. Au fait, la FTF s'est fourré le doigt dans l'œil en se passant stupidement (d'une manière directe ou indirecte) de la part lui revenant des recettes de ce match en plus de contribuer à l'appauvrissement des clubs dont la majorité vivote déjà avec beaucoup de peine. Passons. Revenons au match qui était malgré tout plaisant et disputé. L'EST et les fins de matches laborieuses Dans ce match, tout le monde voulait savoir comment l'Espérance allait réagir après sa cuisante élimination par Al Ahly en quart de finale de la Champions League. A ce propos, le doyen des clubs tunisiens a prouvé qu'il porte bien son nom en remportant une nouvelle victoire grâce à deux buts signés par ses deux joueurs étrangers, Coulibaly (6') et Michael Eneramo sur penalty (57'). Autrement dit, les «Sang et Or» ont réussi l'essentiel en glanant les trois points de la victoire et en préservant leur leadership. Mais, encore une fois, la manière n'était pas au rendez-vous et les problèmes de l'EST sont restés les mêmes. Comme d'habitude, l'équipe de Bab Souika a fait une bonne première mi-temps au cours de laquelle elle a dominé les débats en acculant les Monastiriens dans leurs derniers retranchements. Mais, après une heure de jeu, le match allait prendre une autre physionomie dans la mesure où l'US Monastirienne est sortie de sa coquille pour se ruer carrément en attaque plusieurs fois et de donner des frayeurs à la défense espérantiste. Les assauts monastiriens effectués à répétition ont donné leurs fruits à la 80' avec le but de Tijani Anane. La tentative monastirienne de renverser la vapeur dans l'antre même de l'EST prouve encore une fois que les «Sang et Or» ont un problème au niveau du finish. D'aucuns disent que c'est un problème de fatigue générale bien installée auquel il faut trouver une solution rapide surtout avec l'imminense des deux chocs avec le CA et l'ESS. Désormais, Faouzi Benzarti ne peut plus nier le fait que ses poulains n'ont plus quatre vingt-dix minutes de jeu dans les jambes. Ce dernier a beau tenter quelques alchimies comme la titularisation du gardien Ali Jemel, Montasser Talbi et Maher Ben Sghaïer en plus de l'incorporation en cours de jeu du revenant Michael Eneramo et de la nouvelle recrue Anis Ben Htira, cela n'a rien donné. Donc il faudrait chercher la défaillance du côté de la préparation physique de l'équipe. Point barre ! Balles arrêtées salutaires ! D'autres spécialistes, plus sévères encore, avancent l'idée que l'Espérance n'arrive plus à tirer son épingle du jeu qu'avec la bonne exploitation des balles arrêtées et qu'il lui est devenu difficile de marquer des buts sur des opérations offensives techniques, collectivement structurées. En témoigne peut-être la victoire d'avant-hier réalisée grâce à un coup franc tiré par Saâd Bguir et finalisé par Coulibaly et sur un penalty transformé par Eneramo. Peut-on ici parler d'un point fort en l'absence duquel l'équipe «sang et or» trouve des difficultés réelles depuis quelque temps, avant de s'imposer ? Et n'est-ce pas là un problème (naissant) de trop ?