Après une trêve parachutée qui a coûté cher à nos clubs en Afrique, la FTF annonce un programme sur mesure pour les grands clubs et la sélection. Il faut être bien concentré et assez lucide pour réaliser et assimiler le nouveau programme des matches de la Ligue 1 communiqué par la FTF. Pour le moins qu'on puisse dire, c'est un ordre «bizarre» de journées et de matches qui n'obéit à aucun sens logique. On joue une journée hachée de 4 matches, parce que le sélectionneur national a décrété le fameux stage de «consolation» aux joueurs des «grands» clubs éliminés en coupes d'Afrique. Puis on jouera une autre «mi-journée» sans, bien sûr, les internationaux locaux qui forment l'ossature de la sélection qui joue le match de qualification au Mondial russe contre la Libye le 11 novembre. Une fois que l'on aura terminé avec ce match, on entamera un énorme marathon, surtout pour les quatre grands : la 10e journée (16 et 17 novembre), la 11e journée (21 et 22 novembre), puis 4 jours plus tard, la mise à jour de la 5e journée, 4 jours plus tard la 12e journée, le 3 décembre la mise à jour de la 6e journée, la 13e journée (6 et 7 décembre), la mise à jour de la 7e journée (10 décembre), la mise à jour de la 8e journée (17 décembre), et finalement la mise à jour de la 9e journée le 23 décembre. Peut-on trouver plus compliqué et plus insensé que cela ? Celui qui l'a programmé est quelqu'un doté d'une énorme imagination et en même temps d'une terrible incohérence d'idées dans la tête. Premier casse-tête : on a programmé pour les clubs qui ont joué la compétition africaine deux ou trois matches en septembre avant de se reposer pour plus de trois semaines, et maintenant on programme 9 matches en presque 5 semaines, à raison d'un match tous les quatre jours ! A-t-on idée que ces clubs, mis au repos au moment où les championnats arabes et africains jouent à fond leur compétition, puis lancés dans un rythme aussi infernal, risquent de voir leurs joueurs blessés ? De quel rythme logique et athlétique dosé parle-t-on avec ce marathon fou entre le 17 novembre et le 23 décembre ? Ceux qui ont programmé ce calendrier «original» ont programmé la 13e journée, qui marque la fin de l'aller et la désignation du «champion d'automne», le 7 décembre. Mais ce ne sera pas concrètement la fin de l'aller : on jouera après 3 fois les mises à jour avec une moyenne de trois matches tous les trois jours. De quel ordre parle-t-on? Quand l'ordre des journées, ce qui est quelque chose de concret, se met en doute, le championnat perd en crédibilité. Plus de tempo, de rythme soutenu, de course qui respecte un ordre connu, et on devra attendre jusqu'au 23 décembre pour voir le classement définitif, sachant que la 13e journée a été déjà jouée il y a deux semaines. Programmation à respecter On en est arrivé là parce que le calendrier a été mal conçu dès le départ. Les deux contraintes qui ont «étranglé» la conception du calendrier sont les éliminatoires du Mondial et la participation des clubs en coupes d'Afrique. Ces deux contraintes ont été mal gérées. On a fait reposer trop les clubs engagés en Afrique, alors qu'on pouvait faire jouer par exemple le derby tunisois dans sa date initiale. Les stages de la sélection hors de la période Fifa ont aussi pris beaucoup de temps au championnat. Du coup, mettre à jour toutes ces journées retard cumulées était un casse-tête. Mais le bon sens voudrait qu'on commence tout d'abord par jouer la mise à jour des journées en retard pour mettre à niveau tous les clubs et en finir avec les matches décalés. Une fois ces matches joués, on peut avancer et faire jouer le reste des journées. Encore une fois, pas de tact ni de cohérence dans la conception et la gestion du calendrier. Il fallait imposer ses idées et non subir les caprices des clubs influents et du sélectionneur!