La gestion du club sahélien s'oriente vers un mode de type collégial qui veut rompre avec un certain conservatisme du passé, non sans risques... Avec du recul, la défaite «humiliante», à n'en point douter, essuyée face à Al Ahly, vient de renforcer cette fébrilité à la fois récurrente et pénalisante qui caractérise «historiquement» la gestion des crises au niveau de l'Etoile. Encore une fois, les déconvenues lors de certains rendez-vous d'envergure sont assimilées à de véritables cataclysmes difficilement gérables sur l'axe du temps et en matière de réactivité par rapport aux différents aléas et contretemps. Du coup, on a du mal à cerner ou plutôt à étouffer l'étendue de certaines crises, d'où cette difficulté à relativiser leur impact et à rebondir au plus vite. En effet, une frange importante du large public étoilé s'accorde à affirmer que l'on a perdu un temps considérable dans la gestion de cette crise, avec cette tendance consultative jugée démesurée, voire déplacée, par certains, initiée par le président du club, Dr Ridha Charfeddine, qui découvre tout d'un coup la dure réalité du terrain sur le double plan administratif et structurel, mais aussi technique, lui qui était habitué durant ces quatre dernières années à une sorte de «paravent» assuré par le tandem Jaziri-Jenayeh ; sans oublier bien évidemment la grogne incommensurable de la rue qui n'arrive toujours pas à digérer la défaite jugée avilissante pour la grande histoire du club. Soigner le mal à la racine ! Dans les moments pénibles, surtout quand on opère dans un registre fondamentalement public, la première réaction, du reste intuitive, est de faire l'opposé de ce qui a été adopté auparavant avant l'avènement de la crise. C'est bel et bien l'approche qui a été entérinée par le président étoilé tout juste après le «séisme» de «Borj Al Arab», histoire de rompre ce quasi «cordon ombilical»qui le liait au tandem Jenayeh-Jaziri qui imposait une sorte d'étau décisionnel exclusif autour de l'équipe, et rompre avec cet isolement du club qui a caractérisé la gestion des affaires courantes de l'Etoile. De fait, l'on s'est attelé à adopter un éventail consultatif démesurément large pour tenter de désamorcer la crise et sortir du marasme par un principe de «concertation» démesurée de la mise en place d'un plan de sauvetage de la situation, au point de renvoyer à une sorte de référendum. Du coup, c'est une véritable transe de commissions qui a vu le jour et qui touchera le volet juridique, financier, mais surtout celle qui veillera sur le volet névralgique des recrutements, chapeautée par Zoubeir Baya propulsé au-devant de la scène et présenté comme la plaque tournante de ce «plan de sauvetage» de l'Etoile. Mais, à ce niveau, plusieurs interrogations ont ressurgi : primo, qui assumera éventuellement l'échec de certaines orientations ou certains choix, surtout que le premier responsable de cette commission de recrutement, à savoir Zoubeir Baya, a insisté sur le caractère consultatif et non décisionnel de cette instance? Secundo, il est vrai que cette dernière est composée de figures emblématiques du club qui forcent le respect, mais hormis Bouazizi présent sur la scène, les Baya, Chikhaoui, Hagui —qui sont, de surcroît, toujours en exercice ce qui est insolite!— et Abderrazak Chebbi exercent à l'étranger, donc ils ne disposent pas de connaissances profondes des éléments répondant aux besoins de l'Etoile et ne peuvent pas suivre de près l'évolution de ces joueurs locaux, notamment pendant les week-ends puisque ces mêmes membres de ladite commission seront naturellement préoccupés par leurs propres engagements professionnels!? Honnêtement, cela relève d'un pur stratagème superflu pour amortir la colère de la rue. De fait, Zoubeir Baya est appelé à assumer entièrement ses responsabilités —qui peuvent supposer parfois en filigrane la consultation des autres membres— mais pour une gestion efficiente de la situation et pour une identification pragmatique des orientations, il est plus opportun d'avoir un interlocuteur reconnu par tout le monde pour éviter un énième dérapage. Se concerter, c'est une bonne chose, mais diluer le problème ne peut avoir à tous les coups des résultats probants. Trop de consultations tue l'efficience! N'est-ce pas messieurs !?