Youssef Chahed a réuni, hier, les directeurs des magasins et des grandes surfaces pour les pousser à prendre part à l'effort national de lutte efficace contre ces prix qui connaissent une hausse vertigineuse, comme les tomates qui sont vendues à trois dinars. On aura tout dit sur le contenu de la loi de finances 2018 bien avant que la copie définitive ne soit arrêtée. On multiplie, au niveau du gouvernement, les rencontres-débats avec les secteurs ou les corporations pour utiliser un terme que beaucoup évitent, comme si la loi de finances était conçue pour répondre positivement aux revendications de tel ou tel secteur. En plus clair, à suivre les débats accompagnant le projet de loi en question, on a le sentiment que Youssef Chahed a l'obligation de satisfaire les promoteurs immobiliers, se doit d'éviter la colère des avocats qui ont imposé un système de tarification spécifique à la profession qui fait que les défenseurs de la veuve et de l'orphelin ne payent que ce qu'ils veulent à l'Etat en tant qu'impôts et charges fiscaux, et doit, enfin, veiller à ne pas susciter la colère des importateurs qui inondent nos grandes surfaces de produits de consommation courante imposant une concurrence déloyale aux produits nationaux de la même catégorie. Ridha Chalghoum, ministre des Finances, a beau insister lors de ses rencontres-persuasion avec les représentants de l'Ugtt et de l'Utica que les nouvelles charges fiscales ne visent pas une seule catégorie sociale ou professionnelle, Wided Bouchamaoui nous fait découvrir sa face de syndicaliste farouche en menaçant d'arrêter le processus de production si Youssef Chahed persiste dans son intention «de pénaliser ceux qui travaillent et produisent et de fermer les yeux sur le commerce parallèle», pour le citoyen ordinaire l'essentiel de la loi de finances réside dans les prix des produits de grande consommation qu'il rencontre quotidiennement dans les marchés, plus particulièrement dans les grandes surfaces. Faut-il rappeler que dans les grandes surfaces, il est de tradition de trouver des prix moins élevés que ceux pratiqués chez l'épicier du quartier ou à la supérette du coin qu'on peut trouver ouverte à minuit. Malheureusement, dans ces mêmes surfaces, on rencontre des prix exorbitants en particulier pour les produits importés. Et ce qui fait encore plus mal c'est que ces produits importés en contrepartie de devises qui nous font défaut ces dernières années ne sont pas de qualité supérieure aux produits nationaux. Il n'est pas très difficile de constater qu'il existe des produits domestiques comme les récipients en plastique importés de Finlande coûtant une petite fortune alors que nos usines en produisent à la pelle. Les exemples sont nombreux. Les produits les plus significatifs sont, en effet, ces tablettes de chocolat qui coûtent la prunelle des yeux (une petite tablette importée de 100 grammes est proposée à 39 dinars) et aussi ces biscottes réservées à la consommation des chiens à des prix pouvant atteindre 40 dinars le paquet. Et les chiens en sont tellement friands que beaucoup parmi les amoureux de la race canine trouvent les prix trop élevés même pour les bourses épanouies. Hier, Youssef Chahed a réuni les directeurs des magasins et des grandes surfaces pour les pousser à prendre part à l'effort national de lutte efficace contre ces prix qui suivent une hausse vertigineuse, comme les tomates qui sont vendues à trois dinars. Résultat de la rencontre : les prix des fruits et légumes seront réduits, c'est-à-dire qu'on achetera les poivrons, les pommes de terre et les fameuses tomates moins cher qu'en octobre dernier ou début novembre 2017. Et ce n'est pas tout : les consommateurs habitués des grandes surfaces verront les prix de vingt produits gelés, comme le précise le communiqué de la présidence du gouvernement publié à l'issue de la rencontre Chahed-grands épiciers de la capitale. La liste des produits aux prix gelés Une séance de travail tenue hier entre le chef du gouvernement, Youssef Chahed, et les responsables des grandes surfaces a permis l'adoption de mesures visant à maîtriser le renchérissement des prix dont la réduction et le gel les prix de produits tels que les viandes, les œufs, le poisson, les fruits et légumes, les produits laitiers, les eaux minérales, les boissons gazeuses, les jus, les huiles, les conserves, les sucreries, les produits de nettoyage, les produits cosmétiques, les fruits secs, les légumineuses, selon un communiqué de la présidence du gouvernement. S'agissant des fruits et légumes, les mesures décidées lors de cette rencontre consistent essentiellement à se référer aux prix du marché de gros et à limiter la marge bénéficiaire à 15% dans les grandes surfaces. Chahed a fait savoir, à cette occasion, que des campagnes exceptionnelles et intensifiées de contrôle sont envisagées à partir du 09 novembre 2017 dans toutes les régions de la République pour contrôler les circuits de distribution, dans l'objectif de maîtriser les prix et de lutter contre le monopole, d'après le communiqué. Précision de la Banque de Tunisie Suite à la publication de l'article « Les banques au secours du gouvernement » paru dans votre édition du mercredi 8 novembre 2017, nous vous informons que notre banque (Banque de Tunisie) a pris part à l'accord en question, en accordant un crédit de 10 millions d'euros. Information qui ne figure pas dans ledit article.