Tout le monde l'a constaté. Les prix des fruits, légumes et viandes connaissent une remontée fulgurante. Le retour en force de l'activité touristique, les vacances d'été des familles tunisiennes ainsi que la désorganisation persistante des circuits de distribution font que la courbe monte toujours plus haut. En dépit de l'abondance des produits, le consommateur n'a remarqué aucune accalmie. Pis encore, il assiste à des pratiques inattendues et illogiques. Alors que l'on devrait connaître un assagissement au niveau du prix de certains articles de base comme les tomates, les piments, les concombres, l'oignon, etc. c'est à l'effet inverse qu'on a affaire. Aussi bien dans les souks hebdomadaires prisés par les ménagères et les citoyens modestes que dans les marchés municipaux ou dans les grandes surfaces, l'heure est à une hausse vertigineuse des prix. Il est inacceptable que certains spéculateurs profitent de cette conjoncture pour plumer les consommateurs. S'il est vrai que la règle de l'offre et de la demande a sa raison d'être, il n'en est pas moins vrai que les droits du consommateur à des prix raisonnables soient préservés. En effet, il serait inconcevable de pratiquer les prix affichés depuis le mois de juillet. Certes, il y a eu une légère baisse au niveau de quelques produits, notamment, au cours du mois de Ramadan. Mais, depuis, c'est l'envolée incontrôlée. En regardant la mercuriale établie (celle du 10.08.2017) par la Sotumag (Société tunisienne des marchés de gros), on peut évaluer ce phénomène. Par exemple, les pommes de terre sont vendues à 1.200 millimes le kilo, tandis que le prix maximum mentionné par la mercuriale est de 1.000. Ceci, sans parler des autres marchandises de consommation courante. On pense à la laitue, les haricots verts, les gombos (dont c'est la saison), etc. Quant aux fruits, il n'y a rien de positif à en dire. Les marchands tiennent les vendeurs par la gorge. Ces derniers n'ont aucun choix. Ils doivent se plier aux diktats de la «loi du marché». Celle-ci est implacable et pèse sur la bourse des Tunisiens. Pour ce qui est des viandes, il semble que le contrôle n'y a plus de prise. Même dans les super et hypermarchés où le consommateur se croit à l'abri des abus, les pratiques ne sont pas différentes. A titre d'exemple, les prix de la viande d'agneau flirte avec le seuil fatidique des 30 dinars le kilo ! Mieux encore, nos bouchers ont trouvé l'astuce pour valoriser leur marchandise. Celle-ci est vendue à la pièce selon différents prix. Le kg de gigot n'est pas celui des côtelettes ou du cou. En somme, nos « vaillants» commerçants nous en font voir de toutes les couleurs dans l'indifférence totale. D'un côté, les autorités ne semblent pas exercer le contrôle nécessaire et, de l'autre, le citoyen est occupé par ses vacances, ses sorties, ses festivals et ses réjouissances. Il n'y a pas de raison d'être très regardant quant aux dépenses.