Une étude sur «la perception du citoyen sur la représentativité politique et les élections locales», réalisée par l'organisation Mourakiboun, a révélé un déficit de confiance en les partis politiques (56%) et en l'Isie (27%) après la démission de son président Une étude sur «la perception du citoyen sur la représentativité politique et les élections locales», réalisée par l'organisation Mourakiboun, a révélé que 27,2% des Tunisiens déclarent n'avoir aucune confiance en l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), tandis que seuls 20,4% des sondés disent avoir une «grande» confiance en elle. L'étude présentée hier à Tunis a concerné 10.032 citoyens répartis sur les 24 gouvernorats, interrogés du 28 juin au 28 août 2017. «Il est important de noter que ces questionnaires ont été administrés après la vague de démissions de l'Isie et avant l'annonce du report des élections municipales», précise Mohamed Marzouk, du réseau Mourakiboun. Marzouk a qualifié ces chiffres «d'alarmants», d'autant qu'il s'agit là du garant du bon déroulement du scrutin. Sans surprise, les sondés ont déclaré à 56,1%, qu'ils n'avaient confiance en aucun parti politique. Ce chiffre est renforcé par une majorité de Tunisiens (49,4%) qui ont l'intention de voter pour les listes indépendantes lors des prochaines élections municipales. Par ailleurs, 32,7% des Tunisiens ont déclaré qu'ils ne se déplaceront pas aux urnes le jour du scrutin, soit parce qu'ils trouvent que les procédures d'inscription étaient trop compliquées (16,3%), soit parce qu'ils se méfient de la classe politique (25,5%) ou tout simplement parce qu'ils pensent que les élections municipales ne peuvent pas être un facteur de changement. Toutefois, les citoyens qui iront voter (57,4%) nourrissent beaucoup d'espoir et s'attendent à l'amorce d'un vrai changement. Le sondage effectué par l'institut One to One pour le compte de Mourakiboun montre que ceux qui ont l'intention d'aller voter portent une attention particulière aux candidats proches de la circonscription et qui sont imprégnés de sa réalité et de ses défis (23,8%). Les électeurs seront également attentifs aux candidats dont le programme électoral sera bénéfique pour la circonscription (22,6%). D'autre part, 11,1% disent qu'ils voteront pour les candidats avec qui ils partagent des convictions. D'après le même sondage, 37,1% refusent que le président du conseil municipal soit porteur d'un handicap et 21,6% refusent qu'une femme accède à la fonction de maire. D'un autre côté, il ressort du sondage que les Tunisiens méconnaissent le chapitre 7 de la Constitution relatif au pouvoir local et 77,9% d'entre eux ignorent encore que les municipalités auront à leur charge les écoles, les hôpitaux, les transports et la culture. Bien qu'il soit devenu effectif depuis plusieurs mois déjà, 69,3% des personnes interrogées n'ont jamais entendu de la nouvelle organisation territoriale et encore moins de la généralisation des municipalités sur tout le territoire national. Par contre, une très large majorité de personnes sondées âgées de plus de 18 ans ont affirmé souhaiter plus d'autonomie pour les municipalités. D'une façon plus globale et selon ce même sondage, les Tunisiens sont plutôt pessimistes par rapport à l'avenir puisque 64,3% de l'échantillon pensent que la Tunisie n'est pas sur la bonne voie et seuls 25% des personnes interrogées se disent optimistes pour l'avenir. Ils sont seulement 17,2% à être satisfaits de la situation économique du pays et uniquement 25% déclarent être satisfaits de la situation politique. Cependant, les Tunisiens ressentent une très nette amélioration de la situation sécuritaire dans le pays et sont, pour 77,3% d'entre eux, satisfaits.