La création d'un mécanisme de contribution solidaire et sociale est également prévue L'augmentation, à partir de 2018, des cotisations à raison de 2% pour l'employeur (l'Etat) et 1% pour le salarié (agent public) est l'une des solutions envisageables pour résoudre le problème du déficit des caisses de sécurité sociale. Selon Kamel Maddouri, directeur de la sécurité sociale au ministère des Affaires sociales, il est également prévu de créer un mécanisme de contribution solidaire et sociale permanente de 1% à partir de l'année prochaine tel que mentionné dans le projet de loi de finances publiques de 2018 pour financer les systèmes de sécurité sociale. Ce mécanisme devra fournir un montant de 300 millions de dinars par an, a-t-il fait observer. D'après Mounir Chérif, directeur du Centre de recherches et d'études sociales au ministère des Affaires sociales, les caisses sociales connaissent une crise financière qui a influé négativement sur ses équilibres financiers, enregistrant un déficit de 789 millions de dinars en 2015 et pouvant atteindre 911 millions de dinars en 2016 et 1 251 millions de dinars en 2017. Le budget consacré par l'Etat à la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale a été de 300 millions de dinars en 2016 et 500 millions de dinars en 2017, a-t-il rappelé. L'intervenant a expliqué ce déficit par le vieillissement de la population, faisant observer que les personnes âgées de 60 ans représentaient 5,5% du total de la population en 1966, alors qu'en 2015 ce taux est passé à 11,7% et devrait atteindre 18,2% en 2030. L'espérance de vie à la naissance a aussi connu une amélioration, passant de 51,1% en 1966 à 75,1% en 2015 et devrait se situer aux alentours de 76,9% en 2030. La moyenne de versement des pensions de retraite a également enregistré une augmentation, atteignant 19 ans en 2014 et probablement 19,7 ans en 2029. S'exprimant à l'ouverture des travaux de la formation, Mohamed Trabelsi, ministre des Affaires sociales, a souligné que le système de sécurité sociale en Tunisie est dans une situation critique et il est urgent de le réformer. Le ministre a précisé que pendant 11 mois, tous les scénarios de réforme du système de sécurité sociale ont été étudiés en concertation avec l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Utica) et les autres départements concernés.