Convoquer des expatriés qui n'ont pas pris part à la campagne du Mondial se fera sans doute au détriment de certains joueurs... La petite prestation de l'équipe nationale lors de sa dernière sortie face à la Libye a relancé le débat quant à la qualité intrinsèque de l'effectif actuel et sa capacité de se qualifier au second tour de la Coupe du monde. La logique des choses veut que, dans un tournoi aussi prestigieux et de grande envergure tel que la Coupe du monde, un sélectionneur averti cherche à convoquer le maximum possible de joueurs qui évoluent dans les championnats les plus compétitifs. De surcroît, Nabil Maâloul, qui cherche à dénicher les meilleurs éléments évoluant dans les championnats européens, s'inscrit dans la logique des choses, s'il aspire à passer à un palier supérieur. En effet, aller en Russie pour se contenter de disputer les trois matches du premier tour et retourner à la maison par la suite serait décevant. Nous avons d'ores et déjà disputé quatre éditions de Coupe du monde (1978, 1998, 2002 et 2006), et à chaque fois c'était pareil : nous plions bagage au lendemain du troisième match du premier tour. A partir du deuxième tour, l'engouement de tout un peuple a laissé à chaque fois place à la déception et chacun essayait de colmater les brèches en trouvant refuge dans une autre nation de football. C'est dire que, pour une cinquième participation à une phase finale de la Coupe du monde, les Tunisiens attendent beaucoup plus de leur sélection nationale qu'une simple participation au premier tour. Pour toutes ces raisons et s'il veut entrer dans l'histoire, Nabil Maâloul doit penser à étoffer son effectif par des joueurs valeureux, pouvant apporter une plus-value au jeu de l'équipe. Il fallait y penser plus tôt A notre humble avis, ce qui dérange dans l'affaire de la convocation des expatriés, ce ne sont pas les noms annoncés par Nabil Maâloul au lendemain du match disputé face à la Libye, à savoir Rani Khedira le sociétaire du FC Augsbourg et Moez Hassen le gardien de Châteauroux, mais c'est le timing de leur convocation. Ces deux joueurs, comme Wassim Ben Yedder auquel le sélectionneur national avait pensé un mois plus tôt, n'ont pas pris part à la campagne du Mondial. Moez Hassen, Rani Khedira et Wassim Ben Yedder n'ont pas évolué en Afrique. Leur convocation ou celle de n'importe quels autres joueurs se fera au détriment de ceux qui ont mouillé le maillot durant la phase des éliminatoires du Mondial russe. Il fallait donc penser à les convoquer plus tôt pour deux raisons au moins. La première, c'est qu'il ne faut léser aucun des joueurs qui se sont démenés, particulièrement lors des déplacements périlleux en Afrique, pour composter le billet de la qualification à la prochaine Coupe du monde. Quant à ceux qui viendront maintenant que la qualification est assurée, ce ne sera qu'à leur avantage, un bonus, voire une plus- value dans leur carte visite. Et c'est la deuxième raison qui nous amène à parler du mauvais timing de leur convocation en sélection nationale. Car si ces internationaux à la double nationalité sont toujours disponibles sur le marché, c'est que soit ils n'ont pas leur place dans l'autre sélection, soit celle-ci n'est pas de toute manière qualifiée au Mondial de Russie et qu'ils ont tout à gagner à choisir plutôt la Tunisie. S'ils avaient vraiment la Tunisie dans le cœur, ils seraient déjà là, car ils auraient fait leur choix depuis un bon bout de temps et ils auraient surmonté les difficultés de l'Afrique et contribué à la qualification à la Coupe du monde. Une chose est sûre, la convocation de ces nouveaux expatriés est plus que nécessaire pour passer au palier supérieur, avec l'espoir de se qualifier au second tour du Mondial russe. Pourvu que le timing de leur convocation n'influe pas sur l'ambiance des vestiaires.