Le député de la coalition Al-Horra auprès de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), Sahbi Ben Fraj, a dénoncé des manœuvres continues de la part des alliés et réseaux de l'homme d'affaires Chafik Jarraya, arrêté en mai dernier pour « atteinte à la sûreté de l'Etat ». Le plan « B » des serviteurs de l'homme d'affaires s'articule autour de trois axes, selon le député. Dans une publication, hier, sur son compte officiel sur le réseau social facebook, le député souligne que les mêmes alliés sont passés à un « plan B », après avoir échoué à atteindre leur objectif : libérer le détenu. Leur stratagème reposant sur une campagne de dénigrement généralisée prenant pour cibles le chef du gouvernement et sa « politique sélective » en matière de lutte contre la corruption et la malversation ainsi que la justice militaire a fait chou blanc. Le plan « B » des serviteurs de l'homme d'affaires s'articule autour de trois axes, selon le député : premièrement, le lancement d'une grande campagne médiatique contre l'arrestation de hauts cadres sécuritaires en rapport avec l'affaire Jarraya. Deuxièmement, le déclenchement d'actes de harcèlement continus ciblant le témoin principal dans l'affaire.Il s'agit d'un sécuritaire qui avait officiellement dénoncé l'affaire Jarraya devant la justice en l'été 2016. Ce dernier a, ensuite, fait l'objet de plusieurs poursuites judiciaires pour « faux témoignages », à la suite d'une campagne de vengeance engagée par les réseaux de Jarraya, d'après les dires de Ben Fraj. Le député fait, de surcroît, savoir que les tentatives d'annulation des décisions du juge d'instruction militaire se multiplient devant la cour d'appel de Tunis, dans l'objectif de libérer les détenus. Et appelle par ailleurs à soutenir les magistrats chargés de cette affaire, afin de résister à la pression qu'ils subissent depuis l'arrestation de l'intéressé. De ce point de vue, il fait remarquer qu'au moment où l'on s'apprête à transférer un dossier « explosif » et comportant d'importants témoignages définitivement à la justice, les alliés de l'homme d'affaires n'hésiteraient pas à « passer à l'arme lourde ». Dans cette optique, le député se réfère à l'abandon par la magistrate chargée de l'affaire Jarraya du dossier y afférent, découragée par une grande pression. Mettant en garde contre d'autres manœuvres, le député alerte également contre la constitution d'une nouvelle circonscription « spéciale » à la cour d'appel de Tunis pour enquêter sur les dossiers qui relevaient des compétences de la justice militaire. La première séance aura lieu demain, une date qui suscite crainte et inquiétude, commente le député d'Al-Horra. Deux jours après la constitution de la nouvelle circonscription, les avocats des accusés ont déposé, rappelle Ben Fraj, une plainte urgente en vue de libérer leurs subordonnés et retirer définitivement l'affaire à la justice militaire. Que cache l'affaire Chafik? Qui est derrière l'homme d'affaires? Et jusqu'à quand se contentera-t-on du rôle du spectateur passif, alors que l'avenir du pays et de ses institutions se joue et pourrait-être hypothéqué par une bande d'impitoyables arrivistes ?, s'interroge, au demeurant, le député vers la fin de son texte.