«J'appelle nos amis et partenaires à soutenir nos efforts tendant à transformer notre économie en économie bas-carbone et réduire notre vulnérabilité face aux changements climatiques», a déclaré le président de la République dans son discours Le président Béji Caïd Essebsi a souligné hier, dans son discours prononcé au sommet international sur le climat «One Planet Summit» à Paris, dans le cadre du dialogue de haut niveau avec les chefs d'Etat et de gouvernement, que la Tunisie compte parmi les pays les plus vulnérables dans le bassin méditerranéen aux changements climatiques. La rareté de ses ressources naturelles, les menaces croissantes dues à la rareté de l'eau, la sécheresse et la désertification, le manque d'infrastructures... notamment dans les régions défavorisées, sont autant de facteurs qui contribuent à augmenter considérablement la vulnérabilité d'une partie de la population tunisienne». Le chef de l'Etat a affirmé que «plus de vingt ans après l'adoption de la Convention sur les changements climatiques en 1992, lors du Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro, on est amené à constater que le niveau d'engagement des pays, et notamment les pays industrialisés, dans leur effort de réduction des gaz à effet de serre (GES) et de financements, demeure en deçà des aspirations». «Nous sommes convaincus que la communauté internationale devra intensifier son engagement, notamment à travers l'accélération du transfert vers des économies à bas-carbone. Pareillement, les pays développés devraient faire preuve de plus de volontarisme à travers davantage de contributions financières, afin d'accompagner les pays en développement dans leurs efforts». A cet égard, «on estime que l'Accord de Paris sur le climat adopté en 2015 représente un progrès remarquable pour l'amélioration de l'action mondiale pour la protection du climat, d'où la nécessité de saisir l'occasion de la tenue de ce Sommet pour aller ensemble plus loin et plus vite», a-t-il relevé. Trois actions phares Caïd Essebsi a rappelé que «la Tunisie a déposé depuis le 10 février 2017 sa ‘‘Contribution déterminée au niveau national'' (NDC), comprenant des objectifs ambitieux dans les domaines de l'atténuation des gaz à effet de serre, de l'adaptation aux changements du climat ainsi que ses besoins relatifs au renforcement des capacités, de transfert de technologies et en moyens financiers». Et de préciser que «ces objectifs ambitieux demandent un investissement d'environ 20 milliards US$ sur la période 2015-2030, dont la Tunisie ne pourrait pas s'acquitter en comptant uniquement sur ses propres moyens. J'appelle, à cet effet, nos amis et partenaires à soutenir nos efforts tendant à transformer notre économie en économie bas-carbone et réduire notre vulnérabilité face aux changements climatiques». «Partant de notre conviction que cet effort doit être entamé le plus vite possible, une Stratégie nationale de l'économie verte (Snev) a été finalisée en 2016, visant l'instauration d'un nouveau modèle de développement basé sur une économie verte, inclusive, sobre en carbone et résiliente au climat. La Tunisie a veillé, par ailleurs, à intégrer les plans d'action issus de ces stratégies dans le Plan de développement socioéconomique 2016-2020, et je profite de cette occasion pour mettre en exergue trois actions phares de notre politique en matière d'atténuation et d'adaptation, à savoir : Le Plan solaire tunisien qui vise à réduire de 30% l'utilisation des énergies fossiles et l'augmentation du taux des énergies renouvelables pour atteindre 30% de la production énergétique à l'horizon 2030. Un programme d'adaptation des ressources en eau aux changements climatiques à travers la mise en place d'un programme intégré pour la mobilisation des ressources en eau non conventionnelles. La protection du littoral face aux risques de l'élévation accélérée du niveau de la mer due au changement climatique. Le président a déclaré enfin : «Les pays du Sud de la Méditerranée et d'Afrique, dont la Tunisie, encourent un risque existentiel par rapport à leur subsistance et à leur développement. Cependant, ce qui me rassure c'est que je relève de nos discussions de cet après-midi que nous sommes tous convaincus que les risques de non-action sont énormes et pèseront lourdement sur notre avenir commun, alors soyons solidaires, agissons ensemble et maintenant».