Lors d'un petit-déjeuner de presse organisé récement par le Bureau du Coordinateur Président des Nations Unies en Tunisie, un débat sur le changement climatique a été ouvert entre les participants . « Notre région est parmi les moins émettrices du gaz à effet de serre, mais se trouve être parmi les plus exposées aux conséquences du réchauffement climatique » c'est ce qu'a affirmé Mr Mohamed Belhocine, Coordinateur Président des Nations Unies à Tunis dans son allocution. Il a, entre autres, exposé les messages dégagés par le sommet de Copenhague tenu le 22 septembre dernier sur le réchauffement climatique au cours duquel le secrétaire Général des Nations Unies a souligné la nécessité de maintenir le réchauffement climatique à moins de deux degrés centigrades. Pour cela, les Chefs d'Etats et de Gouvernement ont reconnu l'impérieuse nécessité de réduire les émissions de gaz a effet de serre d'au moins 50% par rapport au niveau 1990 et ce avant 2050.
En effet, le message du sommet est clair. Un accord à Copenhague devrait être global, afin d'assurer une action renforcée pour assister les pays les plus vulnérables et les plus pauvres à s'adapter à l'impact des changements climatiques.
Par ailleurs, des objectifs ambitieux de réduction des émissions sont fixés par les pays développés et des mesures d'atténuation appropriées sont prises par les pays en développement avec l'aide nécessaire requise.
Ailleurs, une augmentation significative des ressources financières et technologiques est mise en place ainsi qu'une structure équitable de gouvernance.
Vulnérabilité de la Tunisie : La cyclogenèse dans le bassin méditerranéen est caractérisée par une structure à échelle synoptique, avec des mécanismes et des zones de genèse privilégiée qui varient au cours des saisons. Les perturbations atteignent leur maximum d'intensité en fin d'après –midi et diminuent ensuite le matin. Le nombre de perturbations atmosphériques traversant ou naissant dans le méditerrané est plus important en été qu'en hiver. Les perturbations touchent particulièrement l'Afrique du nord et donc la Tunisie en été.
Le littoral Tunisien se caractérise par une richesse indéniable. Il est cependant possible de prédire la vulnérabilité des cotes Tunisiennes face aux impacts du réchauffement climatique. Les risques qui peuvent toucher nos cotes sont le risque d'érosion et la salinisation et la submersion.
En ce qui concerne la vulnérabilité par l'érosion qui signifie l'érosion marine, elle constitue un problème dans bien des segments du littoral Tunisie. Une élévation du niveau de la mer peut s'accompagner de son aggravation et son accélération. Ceci sera observé dans les différents types de cotes mais c'est dans les rivages bas et jouxtés par des aménagements importants que la situation risque de se compliquer.
Quant à la vulnérabilité par la salinisation et la submersion, les terres basses sont face à ces risques avec une élévation du niveau marin, s'étendant sur les grandes superficies. Elles occupent parfois le front de plaines alluviales, mais les plus fréquentes correspondent à des terres humides de types sebkhas, chotts et marais marines et occupent assez souvent les bordures des lagunes.
A Djerba par exemple, c'est plutôt le risque de l'érosion, surtout dans les rivages sableux, qui doit poser les problèmes les plus épineux. Ces rivages sont en effet bordés par une lourde infrastructure hôtelière. Dans les Iles Kerkennah, par contre, c'est le risque de submersion qui doit venir en tête, car, la topographie est particulièrement écrasée et le sol connaît un affaissement assez actif. Les calculs indiquent qu'avec une élévation marine de 50cm, cet archipel perdrait 4500 ha ce qui représente environ 30% de sa surface totale évaluée à 15200ha. En fait, les risques sont plus graves dans les îles, qui en plus de leurs rivages meubles et leur topographie très basse, sont peu étendues. C'est le cas dans les îles Kuriat et Kneiss. Ici l'île El Bessila, la plus grande dans l'archipel, donne l'illustration la plus éloquente. Au moins une surface de l'ordre de 400 ha sera submergée représentant l'essentiel de l'îlot. Devant cette situation, l'ONU met en avant la lutte contre le changement climatique comme impératif de solidarité humaine dans un monde divisé.