Des œuvres originales et cosmopolites aux techniques diverses La galerie Elbirou de Sousse abrite actuellement une exposition collective titrée « Cosmopolis» avec le soutien du ministère des Affaires culturelles (programme Cités des arts), supervisée par le commissaire de l'exposition, l'artiste-designer Aymen Soussi — diplômé de l'école Esmod à Tunis en 1998, spécialité design et art — et dont le vernissage a eu lieu le samedi 9 décembre. Cette exposition comporte des œuvres cosmopolites originales et à diverses techniques mettant en exergue une énergie créative et des dons confirmés émanant d'un groupe d'artistes qui ont présenté des œuvres hétéroclites. Najah Zarbout — assistante à l'Isba de Sousse, docteur en arts plastiques et sciences de l'art de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne — a présenté une composition de plateaux circulaires en bois réalisés en pyrogravure, laquelle est un procédé de décoration qui consiste à dessiner au moyen d'une pointe métallique chauffée sur un objet de bois. Ses œuvres circulaires en bois mentionnent des traits graphiques rappelant les filaments des méduses entremêlés de dessins de formes oculaires éparses, des yeux garnis et bordés de cils au regard discret. Notons que cette artiste a participé à des foires, festivals et expositions en Tunisie et à l'étranger. Elle vit et travaille entre la Tunisie et la France depuis 2002. Nesrine Elamine a présenté une œuvre originale très esthétique, à technique mixte (acrylique et encre sur toile) qui est en fait une reprise graphique de formes animales et végétales bordant et entourant des silhouettes de têtes féminines silencieuses, arrondies, apparemment sans vie. La référence aux algues dans cette toile évoque un message humain se traduisant par le fait que sous l'eau, on arrête de respirer, donc on arrête de penser. En revanche, dans notre vie quotidienne, on est agité en permanence. Ibrahim Matouss a réalisé une œuvre plastique en pyrogravure mentionnant une silhouette d'homme sur un fond noir. Chez cet artiste, l'œuvre est dialogue, la peinture est parole. Le personnage en question reflète une certaine attitude et pousse à une réflexion et à une méditation approfondie sur la condition humaine. L'artiste s'approprie les couleurs et l'espace en créant un néo-espace limité et impénétrable. Depuis 2010, il a participé à plusieurs expositions collectives notamment à la galerie Aire libre à Tunis, au palais Abdellia à La Marsa, à la galerie Talmart à Paris... Plusieurs de ses œuvres font partie de collections publiques et privées en Tunisie, en France et en Angleterre. Wissem El Abed — maître assistant à l'Isba de Sousse et titulaire d'un doctorat en arts et sciences de l'art de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne — a présenté un triptyque à style semi-abstrait et à technique mixte (acrylique sur bois avec inclusion et fixation de têtes de vis métalliques éparses), mentionnant des silhouettes de têtes arrondies en liaison avec deux ailes, chacune rappelant les formes angéliques. Cet artiste a participé à plusieurs salons, expositions et symposiums d'art contemporain arabes et internationaux. A travers ses œuvres (dessins, peintures, installations...), l'artiste explore et interroge à sa manière, en subtilité et nuance, les rapports entre le Nord et le Sud, l'Orient et l'Occident, lesquels rapports sont chargés de curiosité réciproque, de violence, d'attraction et de rejet. D'autres tableaux n'ont pas manqué d'effort créatif et d'originalité. Ils relèvent des artistes Farah B. Mansour, Wassim Ghozlani, Belhassen Chtioui et Jawhar Soudani.