Par Kamel GHATTAS Puisque nous sommes en plein « mercato », il est sans doute intéressant de voir ce qui se passe ailleurs, et surtout au sein des équipes qui ont acquis une certaine expérience dans ce domaine qui met en ébullition le monde du football. Nous avons relevé cette semaine une déclaration de l'entraîneur niçois qui a fait part de son impression à propos des intentions qu'on prête à son équipe de recruter des joueurs pour améliorer son rendement offensif : « Le risque, c'est de prendre un joueur qui ne jouera pas s'il n'est pas assez bon pour concurrencer nos attaquants. Les places ne sont pas faciles à prendre dans ce rôle avec notamment Alassane (Plea), Allan (Saint-Maximin) et Bassem (Srarfi), qui continue sa progression. » Cette déclaration et ces impressions nous font particulièrement plaisir d'autant plus qu'elles concernent un de nos jeunes internationaux, Bassam Srarfi, qui passe justement par une excellente période et qui commence à démontrer que ceux qui l'ont tenu à l'œil durant presque toute une saison ne se sont pas trompés. Il progresse effectivement et après avoir ciré le banc durant des semaines, il a commencé par être injecté à quelques... minutes de la fin du match. Il a tenu bon et n'a certainement pas fait la tête pour marquer sa désapprobation. Il a appris, au contact de joueurs plus calés dans leur rôle de titulaires, que la patience est une des vertus qui manque le plus chez ceux qui n'ont rien compris au sport. Le sport, c'est bien entendu une activité éducative par excellence et cette éducation rejaillit aussi bien sur le corps que sur les prédispositions mentales d'un individu. C'est dire que ces quelques minutes que Srarfi a disputées, constituent pour lui une satisfaction car elles prouvent qu'il « compte » encore pour son entraîneur. Un entraîneur qui a su le couver pour lui apprendre la patience et lui faire comprendre que son heure viendra. Il semble, d'après les dernières sorties de notre jeune international, que cette heure est déjà là. Il a été d'ailleurs plébiscité comme le meilleur de son équipe lors de sa dernière sortie avec un but de toute beauté à son actif. La conclusion qui s'impose est en fait une façon de voir toute professionnelle d'un personnel d'encadrement, technique et administratif, qui sait où il va, et même si le club a les moyens de recruter pour ne pas avoir à regretter sa prudence un de ces jours, il y va de la crédibilité de ce personnel. Nous avons eu des exemples récents avec ces recrutements faits à l'emporte-pièce, peut-être même sans l'accord de l'entraîneur et rien que pour barrer la route face à un concurrent direct, qui se transforment en bombe à retardement. Le joueur accueilli comme un messie, dorloté et gonflé à bloc par des dirigeants gênés, ne sachant comment réagir, qui avaient pourtant donné l'impression qu'ils n'attendaient que lui, lui tournent le dos. Pire, l'entraîneur, premier responsable technique de l'équipe, lui réserve un accueil glacial et ne semble pas du tout disposé à lui donner sa chance. Une dépense inutile, de l'argent qui aurait pu être utilisé ailleurs et bien entendu des problèmes futurs qui se préparent en cas de séparation. Ce « mercato » peut pourtant être bénéfique pour les équipes qui possèdent des joueurs de qualité. Il donne la possibilité de placer ces jeunes dans des équipes capables de leur donner un temps de jeu à même de leur permettre d'acquérir confiance et expérience. C'est ce que font les équipes qui « dégraissent » car elles estiment qu'elles ont arrêté leur effectif et qui pensent à l'avenir en plaçant les éléments dont elles n'ont pas besoin, pour alléger leurs frais de gestion, tout en profitant de l'apport futur de ces joueurs prêtés.