Voici une association qui a su opter pour un créneau porteur et a réussi à obtenir un financement de l'Union européenne et des Nations unies d'une valeur de 199 mille euros, montant débloqué sur quatre tranches au fur et mesure de l'avancement du projet. Créée en 2002 à Zarzis où se trouve son siège, l'association a été choisie avec l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche pour bénéficier d'un financement conséquent. Le partenaire de l'association tunisienne est l'association «Jasmin d'Orient» domiciliée en France. Le projet, d'une durée de 18 mois, porte l'intitulé de : «Information et formation des migrants». Le projet piloté par l'Association pour le développement durable et la coopération internationale de Zarzis consiste, en fait, à fournir des services aux populations migrantes, dans le cadre du développement solidaire initié entre la France et la Tunisie conformément aux accords bilatéraux du mois d'avril 2008. Les candidats à la migration à partir de la Tunisie et les migrants installés en France ont droit — grâce à ce projet — à l'information, à l'accompagnement en France et en Tunisie, à la formation et à la médiation culturelle et institutionnelle. Séminaire de lancement du projet Les principaux objectifs consistent à informer, conseiller, soutenir et accompagner les migrants pour tirer le meilleur profit de leurs compétences dans le développement local, grâce à des projets qu'ils peuvent créer dans leurs régions. Il s'agit aussi de protéger les droits des migrants et de contribuer à leur assurer une meilleure intégration dans le pays de Voltaire. Enfin, le projet en question veut aider les associations de migrants à atteindre les objectifs précités en les dotant des outils nécessaires pour la réalisation de cours de gestion et de formation, et le développement d'autres compétences en Tunisie et en France. M. Fayçal Dchicha, président de l'association, semble très ambitieux. Le financement est effectué après l'élaboration d'un rapport d'activités. La première tranche de 15% a été versée, ce qui a permis d'acquérir le matériel nécessaire et de mener les premières actions. Les autres tranches successives sont respectivement de 35%, 35% et 15%. Parmi ces actions, citons l'organisation à Zarzis d'un séminaire de lancement du projet, en présence des autorités régionales et locales et de plusieurs personnalités. «Nous avons constitué un comité de suivi et d'évaluation de huit membres, indique M Dchicha. Parmi les partenaires, on compte des associations, des organismes nationaux comme l'Office des Tunisiens à l'étranger, le gouvernorat de Médenine, l'Ambassade de France...». Ce comité se réunit une fois par mois pour assurer le suivi de l'avancement du projet selon les étapes. Un expert scientifique (sociologue) a même été désigné pour élaborer un rapport scientifique final. Un site web (http://www.infomigration.org) a été mis en ligne. Le portail régulièrement mis à jour est la voie d'information des intéressés pour ceux qui veulent émigrer — en réponse à des offres présentées par des entreprises françaises — ou retourner au pays pour créer un projet. Pour les citoyens voulant émigrer dans la légalité, la France a établi certaines conditions, à savoir avoir un contrat de travail et savoir parler et comprendre le français, pour pouvoir communiquer. «Notre objectif est d'inciter le migrant à devenir un acteur dans le développement du pays par la création d'entreprises, précise M. Dchicha. A cet effet, des forums thématiques seront organisés sur les thèmes du développement, de la culture et des droits des migrants dans le pays d'accueil». L'Office français de l'intégration est parmi les organismes ayant collaboré au projet. ہ noter que la France a autorisé l'intégration de 9.000 Tunisiens par an, conformément à un accord signé entre les deux pays. Médiation pour aider à résoudre les problèmes L'association va, en collaboration avec «Jasmin d'Orient», identifier les besoins en main-d'œuvre dans tous les domaines d'activités, en impliquant les structures concernées comme les Chambres de commerce et d'agriculture. Les offres seront publiées sur le site web du projet. «Nous avons bénéficié du soutien de plusieurs départements tunisiens ainsi que des consulats de Tunisie à Marseille et à Nîmes, qui se sont dit prêts à nous prêter leurs locaux pour enseigner la langue aux migrants», souligne M. Dchicha. Deux agents de médiation et de développement ont été désignés pour faire la navette entre la Tunisie et la France et aider les intéressés à résoudre les problèmes des migrants ou des candidats à l'émigration. «Il s'agit d'orienter les intéressés vers la bonne voie qui leur permette de trouver une solution à leurs problèmes en leur indiquant les bonnes adresses des organismes concernés», précise le président de l'association. Quatre autres jeunes diplômés ont été recrutés au Secrétariat, payés sur le projet : un coordinateur, un financier, un chargé de communication et un webmaster. Le projet commence à donner des résultats, dans la mesure où un émigré a, d'ores et déjà, commencé à créer son projet. Selon les bailleurs de fonds, le projet peut être considéré comme réussi s'il est identifié un minimum de : 5 porteurs de projet de développement, 10 cas de résolution de conflits ou de régularisation de situations, 1000 participations enregistrées aux différents événements, ainsi que 100 attestations de formation en langue et 100 autres dans le domaine des technologies de l'information et de la communication octroyées. Des objectifs qui sont tout à fait à la potrtée.