• Au programme, la réalisation d'un sondage suivi d'une étude et de la diffusion des guides en plus d'un documentaire de 15 à 20 minutes traitant de l'immigration clandestine • Formation : 5 à 10 jeunes seront formés et accompagnés pour réaliser des projets rentables L'immigration clandestine tente plusieurs jeunes qui souhaitent fuir le pays pour aller à l'autre rive de la Méditerranée en accédant au premier point. Ils empruntent à cet effet des embarcations mal équipées destinées, à l'origine, à la pêche. Malheureusement, leur voyage finit souvent en cours de route au fond de la mer ou dans des centres de rétention – dans des conditions pas très confortables – avant d'être renvoyés dans leurs pays. L'Association du développement durable et de la coopération internationale (Addci) à Zarzis, forte d'un financement de l'Union européenne et de l'Organisation des Nations unies a déjà mené un projet «Information et formation des migrants» qui est entré dans sa deuxième phase et qui va durer six mois pour un don d'une valeur de 25.000 euros. La première phase du projet qui a duré deux ans a bénéficié d'un don de 99.000 euros. M. Fayçal Dchicha, président de l'association nous a indiqué que des actions ont été proposées dans le cadre de cette deuxième phase. «Il s'agit d'examiner le phénomène de l'immigration clandestine en profondeur, dit-il, en sensibilisant les jeunes à cet effet et en les formant avant de les accompagner à créer des projets rentables pour qu'ils fassent travailler à leur tour d'autres jeunes». Sans exiger des fonds Volet sensibilisation, il s'agit d'élaborer un documentaire de sensibilisation en collaboration avec l'agence Woodoo Productions. Selon notre interlocuteur, «ce documentaire doit comporter des témoignages percutants de ceux qui ont fait l'immigration clandestine et qui ont vécu une situation déplorable, et ce, dans le but de décourager les candidats à une telle immigration». Le documentaire d'une durée de 15 à 20 minutes devrait être diffusé dans les maisons des jeunes et de la culture et pourquoi à la télévision. Les chaînes de télévision, publiques ou privées devraient diffuser ce documentaire—sans exiger des fonds—pour contribuer, de leur côté, à atténuer à un phénomène qui ne cesse de faire des drames. «Nous comptons aussi bien identifier les immigrés clandestins qui sont retournés de force ou volontairement au pays, et ce, pour connaître leur niveau, la motivation qui les a poussés à faire le pas et toutes les informations afférentes à ce sujet», ajoute le président de l'association. Dans le cadre de cette deuxième phase du projet, deux animateurs sociaux (un garçon et une fille) spécialisés en géographie et en sociologie ont été recrutés selon un contrat à durée déterminée sur six mois. Deux autres diplômés ont été recrutés dont l'un est spécialisé en informatique pour mettre à jour le site web (http://www.infomigration.org) et l'autre est chargé des affaires administratives et financières. Tous ces diplômés sont originaires de Zarzis. Les deux animateurs sociaux vont réaliser—sur la base d'un formulaire-type comportant plusieurs questions élaboré par un expert scientifique—durant deux mois, un sondage pour bien identifier les migrants clandestins. Ce sondage va permettre la réalisation d'une étude, expliquant dans les détails l'immigration clandestine. Un guide sera également élaboré et diffusé à large échelle pour une meilleure sensibilisation des jeunes. D'autre part, l'association a sélectionné 5 à 10 personnes pour les former et les accompagner à créer leurs projets dans des secteurs rentables. La collaboration avec les autorités compétentes est un maillon fort de cette chaîne. Ces jeunes peuvent bénéficier d'un prêt allant jusqu'à 4.000 dinars. Notre interlocuteur a mis en exergue le rôle important joué par l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) qui est considéré comme «l'un des partenaires principaux et indispensables à la réussite de ce projet». En fait, les partenaires du projet—qui ont prêté leur soutien—sont aussi l'Office du développement du Sud à Médenine, l'Office des Tunisiens à l'étranger, le département de la coopération décentralisée et du développement solidaire de l'ambassade de France en Tunisie, la direction centrale de l'immigration, de l'intégration et de la solidarité en France. On peut citer aussi la Faculté des lettres et des sciences humaines de Sousse, l'association pour la médiation, l'insertion et l'aide sociale des migrants tunisiens et l'association «Collectif 17 avril des Tunisiens en France», l'association «Jasmin d'Orient» en France et bien sûr l'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation et l'Agence de promotion des investissements agricoles. Les résultats escomptés consistent donc à impliquer des migrants dans les plans de développement, mener des activités dans deux centres d'information et d'accompagnement des migrants avec l'efficacité requise, mieux protéger les droits des migrants en Tunisie et en France et intégrer des migrants dans la société. Rappelons que la première phase du projet «Information et formation des migrants» a permis d'agir au niveau de Montpellier, grâce à l'association «Jasmin d'Orient» et à Zarzis. En tout, 470 actions ont été menées et ont été reparties entre l'information, l'accompagnement et la régularisation de situations, la formation en langue et en technologie d'information et de communication, la médiation pour la résolution de conflits et la participation à la réalisation des projets de développement par des immigrés tunisiens installés en France ou en Tunisie. En plus de la mise en ligne du site web, l'association a diffusé plus de 4.000 brochures et dépliants.