Le clou de la manifestation qui se veut inclusive est l'animation d'ateliers destinés aux enfants malades par l'artiste libanaise Suzanne Bouali. Grâce à la bonne volonté de cette dernière, des enfants atteints de leucémie ont pris part à des activités au sein même de l'hôpital Aziza-Othmana. Une musique assourdissante et des rires d'enfants jaillissaient de la maison de la Culture Ibn-Rachiq, située au cœur de Tunis, en ce mardi printanier. En cause, le Festival international du théâtre pour enfants, qui se tient du 21 au 27 décembre. Un événement festif qui tombe pile avec les vacances scolaires, d'où l'immense succès auprès du jeune public. Les enfants dansaient avec des peluches géantes, attendant la levée du rideau dans ce célèbre espace culturel, qui a accompagné depuis des décennies des générations de Tunisiens. Le Festival du théâtre pour enfants a pris son envol grâce au soutien du ministère des Affaires culturelles depuis son lancement en 2012. Cette année, avec la 6e édition, outre la maison de la culture Ibn-Rachiq, où se tiennent les principaux spectacles, deux villes de l'intérieur, Le Kef et Siliana ont pris part à l'événement. Quatre pièces dans chacune des villes s'y sont produites, sans oublier les enfants de la cité Tayarane du quartier de Melassine qui ont profité de cette manifestation. Lancé sur le slogan «Le théâtre pour un monde meilleur», l'événement comporte plusieurs volets, des représentations, d'une part, et des rassemblements à portée ludique avec chant et danse, d'autre part. Le clou de la manifestation qui se veut inclusive est l'animation d'ateliers destinés aux enfants malades par l'artiste libanaise Suzanne Bouali. Grâce à la bonne volonté de cette dernière, les enfants atteints de leucémie ont pris part à des activités au sein même de l'hôpital Aziza-Othmana. Le respect des engagements Si la Tunisie se taille la part du lion avec 5 représentations, six pays, à savoir l'Algérie, le Maroc, l'Iraq, la Turquie, l'Italie et la Pologne, ont conféré une dimension internationale à l'événement qui a vu deux participants se désister à la dernière minute, le Soudan et l'Egypte. Kamel Helali, secrétaire général et l'un des fondateurs du festival, a loué l'apport du ministère de tutelle, ainsi que la contribution toutes les parties prenantes en vue de garantir la réussite de cette manifestation. «Nous n'avons trouvé aucune porte fermée», insiste-t-il. Mais M. Helali ne manque de nuancer son propos par la suite, expliquant : «S'il est vrai que dans notre pays on s'intéresse à l'enfant, l'approche manque d'organisation». Prenant pour exemple des cas concrets, dont il a pâti personnellement. Parfois chargé par le ministère de présenter un spectacle en dehors du festival, il se rend compte surplace que l'opération de communication dans sa plus simple expression n'a pas été faite, puisque seule une rangée de la salle était occupée, «alors qu'il suffisait de coller des affiches dans les écoles où le public est garanti», déplore encore Kamel Helali. Le bon choix des œuvres représente l'autre point nodal pour la réussite de tout événement, a fortiori d'un festival qui se veut international. A cet effet, l'organisateur reconnaît qu'avec les Européens, il rencontre peu de problèmes, puisque «la qualité des représentations est assurée ainsi que le respect des engagements». On ne peut pas en dire autant en ce qui concerne les troupes en provenance de certains pays arabes, «on peut se rétracter après un engagement ferme, parfois encore le niveau des spectacles laisse à désirer». Alors que le public, bien que jeune, sait apprécier à sa juste valeur un produit de qualité quand il existe. Dans cette sixième édition, qui a baissé le rideau le 27 décembre, les Turcs se sont particulièrement illustrés avec «Mimdo appelle». Suite à la sollicitation des organisateurs, ils ont donné une représentation au Kef et une autre à Siliana. M. Helali avoue encore qu'il avait une certaine appréhension à l'endroit du One man show italien «Pinocchio». Or, le spectacle a rencontré un franc succès et a été applaudi par une salle qui affichait complet, «il nous a sauvé la face», reconnaît le secrétaire général. Le public représente le point fort du festival, dont la vocation divertissante semble se confirmer au fil des sessions. En revanche, c'est une fine sélection des pièces à présenter aux jeunes Tunisiens qui devra être la principale préoccupation pour les éditions à venir.