Morjane veut sanctuariser l'Accord de Carthage. L'initiative du président du parti Al Moubadara prend le sens d'une discrète démonstration de force ou d'un appel en vue d'une meilleure association des ex du RCD dissous à la décision politique consensuelle proclamée que symbolise l'Accord de Carthage Montée en puissance, ces derniers jours, des anciens destouriens, non pas en termes de cote dans les sondages, mais d'initiatives et de sollicitations sur la scène politique nationale Kamel Morjane, président du parti Al Moubadara, ancien ministre des Affaires étrangères avant la révolution, a appelé hier à l'organisation d'une conférence nationale regroupant les signataires du Document de Carthage, en vue d'étudier les moyens de «lever les obstacles de communication entre les parties prenantes» de ce Document et de «sceller un pacte national» à même de permettre d'instaurer un climat d'entente entre les signataires. L'appel a été lancé par Morjane lors d'une conférence de presse où il a renouvelé l'appui de son parti au gouvernement d'union nationale et au Document de Carthage, sachant qu'il a insisté sur l'impératif d'un règlement des conflits entre tous les signataires, insistant sur le refus de toute exclusion. Le président d'Al Moubadara en appelle ainsi à une sanctuarisation de l'Accord de Carthage, dont son parti est l'un des signataires et qui a servi de socle au lancement du gouvernement d'union nationale que dirige Youssef Chahed. Il faut dire que nous assistons, ces jours-ci, à une montée en puissance des anciens destouriens, non pas en termes de cote dans les sondages, mais d'initiatives et de sollicitations sur la scène politique nationale. Alors que le parti de Abir Moussi est allé en justice contre Ennahdha, trois partis d'ex-destouriens, dont Al Moubadara font partie des dix qui présenteront des listes communes aux municipales, et la petite formation de Mohamed Jegham a rejoint les rangs de Machrou Tounès. L'initiative de Morjane prend ainsi le sens d'une discrète démonstration de force ou d'un appel en vue d'une meilleure association des ex du RCD à la décision politique consensuelle proclamée que symbolise l'Accord de Carthage. Cet appel intervient, fort opportunément, à un moment délicat de l'histoire de l'accord, avec le retrait officiel d'Afek Tounès, le retour contesté de l'UPL et l'annonce de la part de Nida Tounès d'une révision de ses liens avec Ennahdha. Et puis, la démission de Slim Riahi. Décidément, la scène politique nationale n'a jamais été aussi mouvante (et incertaine) au moment où l'année 2017 tire à sa fin et que se profilent à l'horizon des échéances électorales cruciales, notamment les municipales en mai prochain.