Cet hommage rendu à la femme tunisienne s'est fait à travers la projection-débat du film «El Jaida» précédée par un spectacle musical de Hanène Hamdi et agrémenté par l'exposition d'œuvres de l'artiste plasticien Achref Nemri. Jeudi après-midi à la salle le Colisée a eu lieu une projection spéciale du film «El Jaida» dans le cadre de la campagne de lutte contre la violence à l'encontre des femmes organisée par le ministère de la Femme, la Famille et l'Enfance. A cette occasion, un hommage a été rendu à la cinéaste Salma Baccar pour l'ensemble de son œuvre et pour sa contribution en tant qu'artiste à la mise en lumière de la lutte et du combat des femmes tunisiennes pour la liberté et l'émancipation. Cet hommage rendu à la femme tunisienne s'est fait à travers la projection-débat du film «El Jaida» précédée par un spectacle musical de Hanene Hamdi et agrémenté par exposition d'œuvres de l'artiste plasticien Achref Nemri. C'est les années 50 et Salma Baccar est comme un poisson dans l'eau dans ce Tunis de l'après-guerre. Le quartier français, le lycée de la rue du Pacha, la média avec ses ruelles, les carrosses, les voitures à traction, les hommes élégants et les femmes bien comme il faut... enfin en apparence... «El Jaida» est l'histoire de quatre femmes qui se retrouvent à Dar Joued (une prison de femmes), dans les années 50, huit mois avant l'indépendance (entre octobre 1954 et juin 1955). D'âges et de conditions sociales différents, elles sont condamnées à cohabiter ensemble en subissant l'autorité et les injustices de leur geôlière: la Jaida. Elles vont partager souvenirs du monde extérieur, joie, émotions et détresse de leur quotidien. Jaida, c'est la femme qui bouleverse l'ordre établi, la femme qui sort du rang, qui ose dire non à la loi du silence, celle qui suit son cœur et celle qui suit son corps...Jaida, c'est la femme qui se fait condamner par un tribunal religieux à un séjour à Dar Joued, une maison de correction pour femmes qui contredisent le mâle dominant. C'est bien évidemment une histoire de femmes, l'histoire d'un pénitencier que peu de gens connaissent, c'est un regard discret sur la condition féminine des années révolues, c'est une mise en accusation sans complaisance de tous ceux qui osent, encore de nos jours, remettre en question la citoyenneté de la femme. C'est l'histoire de la Tunisie, de sa marche jamais interrompue vers l'égalité. Rappelons que le film «El Jaida » sorti en salles depuis le mois de novembre dernier est à sa 7e semaine à l'affiche. Plus de 100.000 spectateurs ont pu l'apprécier aussi bien à Tunis que dans la plupart des villes de la Tunisie.