Plus on avance, plus on gagne en expérience. C'est le cas du marathon de la Comar Comme toute grande ville qui se respecte, la ville de Tunis organise chaque année un marathon. Celui de cette année, qui va avoir lieu dimanche 17 octobre, revêt une dimension particulière. C'est que le marathon de Tunis en est à sa 25e édition annuelle (sans discontinuité), et pour continuer à entretenir la flamme qui entoure cette manifestation devenue désormais incontournable pour tous les férus de course à pied, l'innovation devrait être de mise. Le premier changement que les habitués ont dû remarquer est le nouveau slogan adopté par les organisateurs : «Courir dans une ville propre», tel est le leitmotiv. Il faut dire que les questions liées à la préservation de l'environnement sont devenues incontournables et sont présentes dans tous les cahiers des charges des différentes fédérations sportives internationales, y compris l'IAAF (l'Association internationale des fédérations d'athlétisme). C'est ainsi qu'en collaboration avec le ministère de l'Environnement et du Développement durable et l'Agence de coopération technique allemande (GTZ), le comité d'organisation a voulu faire en sorte que la manifestation constitue un vecteur de communication sur la question de la préservation de l'environnement. En outre, l'impact négatif que la course pourrait infliger à l'environnement sera limité dans toute la mesure du possible. Ceci passe par exemple par la soumission des déchets à un tri sélectif afin de permettre leur recyclage; l'Agence nationale de Gestion des déchets a été sollicitée dans ce sens. Sur un autre plan, un léger changement a été apporté au niveau des courses. Le marathon proprement dit (42,195 km) est toujours là et il reste intouchable. C'est la distance reine qui s'adresse aux coureurs aguerris. Il faut dire que le seul véritable marathon organisé dans le pays est celui de la Comar. Il y a également le semi-marathon (21,1 km) qui attire aussi bien des athlètes confirmés que Monsieur Tout-le-monde à condition de s'entraîner sérieusement et surtout régulièrement. Enfin, la nouveauté réside dans la course pour tous, Année internationale de la jeunesse oblige; cette course est désormais de 5km, alors que la course populaire s'étalait auparavant sur une distance de 9 km. Ce changement a été opéré afin de pouvoir joindre le sport scolaire à la manifestation. Une collaboration a été ainsi mise en place avec la fédération du sport scolaire, ce qui va permettre de faire participer près de 600 élèves âgés entre 13 et 15 ans. Dans le même esprit, la Fédération tunisienne de sport pour tous a été invitée à se joindre à la manifestation avec ses sportifs et ses officiels. L'aspect sportif reste essentiel, et les organisateurs espèrent améliorer les chronos pour cette année. En plus de la fine fleur des coureurs tunisiens, on enregistre cette année des coureurs d'élite en provenance du Kenya (un pays qui est devenu une machine à fabriquer des coureurs) et des pays voisins du Maghreb. Pourvu que le vent ne se manifeste pas trop ce dimanche, et ne gêne pas la progression des athlètes. Le parcours qui traverse le lac de Tunis et qui est trop exposé aux vents n'est pas propice aux records. Vivement un nouveau parcours qui pénètre à l'intérieur de la ville et qui fasse découvrir sous un nouveau jour ses principaux monuments. C'est le cas à New York, Paris, Londres, Berlin et toutes les grandes villes du monde. Tunis mérite bien un marathon à la hauteur de ses ambitions.