L'éparpillement de la propriété, le manque d'eau d'irrigation, la hausse du coût de production, la difficulté d'assurer la conformité du produit touristique aux normes figurent parmi les problèmes auxquels est confronté le produit biologique touristique à La Manouba et dont la résolution est tributaire de la mise en œuvre des lois et des nouvelles incitations inscrites dans la nouvelle loi sur l'investissement. Le gouvernorat de La Manouba s'apprête à participer à la 24e édition du Marché international du tourisme, qui se tiendra en mars 2018 à la Foire du Kram, en offrant toutes les conditions de promotion des divers produits patrimoniaux, écologiques et biologiques du tourisme, au moment où les professionnels dans la région souffrent des mêmes problèmes auxquels font face leurs projets et dont certains remontent à l'année 2005. La région de La Manouba, qui se distingue par des monuments historiques, a acquis, au cours des dernières années, les attributs d'un circuit agricole biologique qui comprend plusieurs fermes biologiques et projets écologiques. Selon le commissaire régional, Hédi Hamrouni, le commissariat régional au développement agricole œuvre en coopération avec les autorités régionales et tous les intervenants des administrations régionales y afférentes à programmer ce parcours agricole. Parmi les fermes agricoles que ce projet de circuit agricole biologique abrite, il y a lieu de citer la ferme Darna, la société Moulins Ben Mahjoub, la résidence touristique au Djbel Bou Akez, la maison d'hôtes Jardin d'Agaves à La Mornaguia et le Palais de Chouat à El Jdeïda. Le gouvernorat abrite également un centre de formation, ainsi que la maison de l'artisanat à Den Den, les aqueducs romains et le Centre équestre des chevaux à El Battan. Le gouvernorat de La Manouba se caractérise par la diversité du produit touristique, notamment l'ensemble des palais historiques, tels que le palais Kobbet El Nhas (Palais de la coupole de cuivre), les trois palais de Zarrouk, le Palais de la Rose, le Bassin de Zarrouk, le Fort Chouikha, les aqueducs romains, ainsi que plusieurs mausolées, dont ceux de Sidi El Hattab à La Mornaguia et Sidi Ali Azouz à Tébourba, selon des données présentées lors d'une séance de travail tenue au siège du gouvernorat sous la présidence du secrétaire général du gouvernorat, Majed Hamouda, en prélude à la participation de la région à la prochaine édition du Marché international du tourisme. Des problèmes qui attendent des solutions Hichem Ben Issa, propriétaire de la ferme biologique Jardin d'Agaves, située dans la région Hmim à La Mornaguia, a indiqué, dans une déclaration à l'agence TAP, que les problématiques du secteur remontent à plus de 10 ans, sans pour autant identifier des solutions radicales qui permettent d'ouvrir des perspectives de développement régional et de fournir des emplois aux habitants des zones rurales. Selon M.Ben Issa, la faiblesse du financement bancaire de ce type de projets touristiques ainsi que l'absence d'un cadre juridique les régissant et définissant les droits et obligations de l'investisseur sont les principaux problèmes qui entravent la création de projets biologiques agricoles. De son côté, Abdsattar Tinssa, propriétaire d'une ferme agricole pédagogique à Tébourba spécialisée dans la production de pêches et l'extraction des huiles médicinales, pâtit de l'absence d'une stratégie claire pour la commercialisation du produit touristique biologique en raison de la non-intégration de la région dans le circuit touristique du Grand-Tunis. M.Ben Issa, qui parlait de son expérience, a précisé qu'il déploie un effort personnel pour attirer les visiteurs à sa ferme agricole, des établissements scolaires et zones limitrophes, aspirant à l'élaboration d'un programme clair à même de diversifier et d'améliorer la qualité du produit touristique. Jihad Bitri, un jeune investisseur qui a créé sa propre ferme biologique a, quant à lui, choisi de s'implanter pour son propre compte sur le terrain de la famille au lieu de travailler en tant qu'ingénieur industriel. Selon M.Bitri, les problèmes de ce secteur résident principalement en l'absence d'un cadre légal régissant ces projets, du financement bancaire et de la main-d'œuvre, souhaitant voir l'élaboration prochaine d'un cadre juridique incitatif, la facilitation des procédures administratives et la mise en place d'une stratégie de promotion de ce produit touristique. Néjib Bourguiba, propriétaire du projet Kobbet El Nhas, le premier projet réussi dans la région, a souligné qu'il a travaillé péniblement pour faire revivre l'héritage et restaurer les monuments du Palais menacés de déperdition, sauf que le problème de raccordement au réseau d'assainissement persiste alors qu'il paie les taxes depuis 16 ans sans que l'Office de l'assainissement (Onas) ait résolu les problèmes techniques empêchant l'opération de raccordement. L'éparpillement de la propriété, le manque d'eau d'irrigation, la hausse du coût de production, la difficulté d'assurer la conformité du produit touristique aux normes figurent également parmi les problèmes auxquels est confronté le produit biologique touristique à La Manouba et dont la résolution est tributaire de la mise en œuvre des lois et des nouvelles incitations inscrites dans la nouvelle loi sur l'investissement. Il s'agit, également, d'exploiter au mieux le patrimoine biologique et agricole, pour qu'il joue pleinement son rôle en tant que projet de développement social et économique, selon les témoignages d'un certain nombre de propriétaires des projets biologiques touristiques. Selon un rapport du commissariat régional au développement agricole, la région publie chaque année environ 29 produits biologiques industriels ou semi-industriels, tels que l'huile d'olive, l'olive de table, la tomate, l'artichaut, la harissa, la câpre, le couscous et le miel biologique.