Le Ftdes a prévenu, par le passé, que la situation des émigrés illégaux en Italie et la politique de refoulement forcé n'arrangent pas la situation Un émigré illégal tunisien, originaire de la ville de Redeyef, s'est suicidé par pendaison, récemment, à l'île de Lampedusa, nous apprend le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (Ftdes). Ce jeune est arrivé sur les côtes italiennes à la fin du mois de novembre 2017. Ce suicide serait dû à la situation sociale précaire de cette personne au chômage et marginalisée. Il a été obligé d'encourir le risque et d'émigrer clandestinement par voie maritime. Les conditions de détention des émigrés illégaux sont difficiles sur l'île de Lampedusa et particulièrement dans le centre de tri. Les émigrés provenant de Tunisie sont ainsi détenus sur place sans bénéficier de leurs droits. Même les aliments présentés seraient de mauvaise qualité et pourraient contenir des matières d'endormissement pour mettre fin à leurs protestations. Leurs appels n'ont pas trouvé, malheureusement, une réaction de la part des parties concernées. Ce qui a amené certains, sous l'effet de la déception, à tenter l'irréparable pour faire entendre leur voix. Services sécuritaires Les opérations de refoulement par la contrainte sont effectuées régulièrement sur les émigrés qui sont ligotés et empêchés d'utiliser leurs portables. Chaque émigré est encadré par deux agents de l'ordre. Toujours selon le Ftdes, les conventions bilatérales non officielles autorisent de tels comportements à l'égard des émigrés. Toutes ces concessions sont présentées par le gouvernement tunisien en contrepartie des services sécuritaires et un appui matériel. L'atténuation de l'émigration clandestine fait partie de ce qui est communément appelé «politiques de développement et de coopération». Le ftdes a prévenu, par le passé, que la situation des émigrés illégaux en Italie et la politique de refoulement forcé n'arrangent pas la situation. Tout en présentant ses condoléances à la famille du jeune suicidé, le Forum attire l'attention sur la gravité de poursuivre les mêmes politiques économiques, ainsi que sur la déception d'une grande partie des jeunes qui font face à une absence d'horizons pour la dignité, l'emploi et la justice sociale. D'où leur décision d'émigrer clandestinement. Le Forum attribue la responsabilité aux gouvernements tunisien et italien des suites de ce désastre humain à Lampedusa et aux centres de tri des émigrés. Il appelle à réviser les conventions bilatérales entre les deux pays et qui sont à l'origine du refoulement forcé. Le processus de la coopération avec l'Union européenne doit également être revu en matière d'émigration, d'autant plus qu'on privilégie actuellement la démarche sécuritaire et la fermeture des frontières en vue de mettre fin à l'émigration illégale, sans prévoir une démarche de développement global capable de répondre aux ambitions des jeunes Tunisiens.