Quand on vit au-dessus de ses moyens ou quand on rédige si mal les contrats des joueurs ou des entraîneurs étrangers, forcément on n'échappe pas à la vigilance de l'Instance internationale de football. L'année dernière, les clubs tunisiens sont passés maîtres dans l'art de se faire sanctionner par la Fifa et pour cause : d'anciens entraîneurs et joueurs étrangers les ont poursuivis devant la Commission des litiges de l'Instance Internationale de Football. La première équipe tunisienne à avoir été sanctionnée, le CSS, qui devait 100.000 dollars américains à Junior Ajayi, 250.000 dollars à Kingsley Sokary, 332.000 euros à Sentamo et 410.000 euros à son ancien entraîneur, Paulo Duarte. Le Club Africain, lui, était poursuivi, entre autres, par Daniel Sanchez et Ruud Krol. Quant à l'Etoile du Sahel, elle devait 1,1 million de dollars à son ancien joueur, le Brésilien Leopoldo Roberto Markowsky. Cette dérive des contrats mal élaborés a touché également les clubs de la deuxième moitié du tableau, en particulier l'Avenir Sportif de La Marsa poursuivi par Buscher père et fils. De l'argent jeté par la fenêtre... Comme ils étaient privés de recrutement au mercato estival de l'année 2017, ces clubs, en particulier le CSS, ont profité du dernier mercato hivernal pour rattraper leur retard et renforcer leurs effectifs. Les sanctions infligées par la Fifa n'ont pas empêché ces clubs de continuer à recruter des footballeurs étrangers. Le problème ne réside pas dans le fait de recruter un étranger ou un Tunisien. Le vrai problème chez bon nombre de nos clubs, c'est qu'ils vivent nettement au-dessus de leurs moyens, outre que leurs responsables rédigent mal les contrats des footballeurs étrangers, qu'il s'agisse d'entraîneurs ou de joueurs. Que d'argent jeté par la fenêtre, en particulier les montants des sanctions infligées par la Fifa. En ces temps de crise, on aurait sans doute aimé que cet argent en devises reste dans nos banques que d'être transféré à l'étranger, outre qu'à force de passer devant la Commission des litiges de la Fifa, nos clubs font une mauvaise publicité à notre football.