Alliant percussion, reconversion, vivacité et projection éclair, le Club Africain s'est montré intraitable, complémentaire, altruiste, réaliste et compétitif. Au firmament en seconde mi-temps, le CA s'est rebellé, rendant par là même une copie impeccable durant plus de trente minutes. Solidarité, don de soi, culot offensif et application tactique, le CA a laissé libre cours à sa cohésion dans son fief de Radès. Dans la droite d'un rendement convaincant mais stérile en première période, le CA n'a ensuite pas fait dans la dentelle. Une gestion appropriée de ces temps forts, un excellent état d'esprit, un caractère bien trempé et une alchimie de groupe sans pareil ont permis aux hommes de Bertrand Marchand d'apprivoiser à termes des «Bleus» incapables de prendre la pleine mesure du CA à partir de l'heure de jeu. Certes, à la recherche d'un hypothétique maillon faible durant une heure de jeu, les Clubistes ont exploité à bon escient la sortie du latéral gauche usémiste, expulsé. Et c'est à partir de là que les gars du Ribat ont déchanté. Alliant percussion, reconversion, vivacité et projection éclair, le CA s'est montré complémentaire, altruiste, réaliste et compétitif. Alors qu'en dépit de l'avantage pris au score, l'USM n'a jamais donné cette impression de puissance qui a fait d'elle un onze redoutable jusque-là en championnat, le CA n'a, quant à lui, jamais abdiqué ni baissé les bras. Bien au contraire, l'on sentait que cette implication d'ensemble allait faire mouche à terme. Autre spécificité du CA de ces derniers temps, la polyvalence et l'assimilation des choix tactiques permettent de parer à tout recentrage du jeu, surtout quand l'équipe est menée assez tôt. Connexion et adhérence Le relais offensif, l'animation du jeu, la maîtrise du tempo, la monopolisation du ballon. Tout cela dénote de cette «connexion» entre joueurs et leur adhérence aux mêmes principes : jouer pour la gagne et ne jamais douter ! Bref, si le CA se démarque singulièrement par son jeu collectif et son tout offensif, le staff technique a aussi imposé d'autres règles comme l'impératif de «pressing de zone», l'abattage dans le périmètre de jeu de l'adversaire, et ce, en vue de ne pas permettre au vis-à-vis de poser son jeu et de construire. Actuellement, les choix judicieux de Bertrand Marchand font que le CA carbure la majeure partie du temps, même si volet résultats, les Clubistes sont encore inconstants. On dit souvent que dans plus d'une équipe, «un seul être vous manque et tout est dépeuplé». Ce n'est pas le cas du CA de ces derniers temps, qui, en l'absence de plus d'un taulier, a su revoir sa conception et livrer un match qui en dit long sur la maturité et la palette de jeu de ses individualités, aussi jeunes soient-elles. Face à l'Etoile du Sahel et contre le CSS, le CA est apparu pimpant et renversant même. Au révélateur de l'USM, révélation de la saison jusque-là, dans son antre, le CA a fini par démystifier cette équipe usémiste, avec ce que cela demande comme supplément d'âme et détermination à vendre chèrement sa peau. Mobilité, replacement, duels bien négociés tout en étant les premiers sur la seconde balle, le CA a rendu une copie impeccable. Car cette explication face aux Bleus a avant tout été une rencontre de nerfs pour un CA dominateur mais stérile durant toute une mi-temps. Tout le contraire du second half où la force tranquille et la sérénité à toute épreuve du CA ont constitué la clé du match, indépendamment de toute approche tactique. Au final, l'on retiendra que menés au score, les hommes de Marchand ont par la suite assommé des Bleus dépités par la tournure des événements. Il faudra désormais compter avec le CA pour animer le championnat. Une équipe, qui allie contrôle du facteur moral et concorde de groupe, via une harmonie et une quiétude qui ne trompent pas, ne peut que s'affirmer à terme et exaucer le vœu de tout un public, revenir sur le devant de la scène ! Dimanche, le navire clubiste a ronronné 45 minutes avant de trouver son rythme de croisière. Les hommes de Marchand ont d'abord eu un mal fou à trouver des espaces dans la défense adverse. Ils ont même encaissé un but assassin. Puis, la mécanique s'est mise en branle via un collectif flamboyant. Et cet incroyable retournement de situation porte incontestablement la marque de Bertrand Marchand, tant sa mise en place tactique a totalement neutralisé l'USM, avant que ces joueurs ne fassent le reste !